Manuel de gestion du patrimoine routier
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Guide GEPUR : une méthodologie unique et partagée pour la gestion d’un réseau interurbain ou urbain

HUGUES ODEON, CEREMA, France

Introduction

En France, la méthode IQRN est utilisée pour gérer le réseau routier national depuis environ 25 ans. Mais cette méthode n'est pas adaptée aux réseaux routiers locaux, et il n'existe pas d'autre méthode simplifiée. L'objectif principal du projet GEPUR était de fournir une méthodologie unique et partagée pour la gestion des réseaux routiers locaux de l'Est de la France (dix départements). Cette méthodologie a été rédigée par des agents chargés de la gestion quotidienne du réseau routier interurbain et urbain ; le groupe était dirigé par un représentant du Cerema. Le guide final est composé de deux parties, la première pour les réseaux interurbains, et la seconde pour les voiries urbaines. Le cadre de ces deux parties du guide est similaire, mais les routes urbaines ont des spécificités qui influencent leur comportement et leur cycle de vie, ce qui rend nécessaire leur prise en compte.

Objectifs

Le but du projet GEPUR était d'une part de fournir un guide disponible pour les gestionnaires de réseaux routiers et leurs pouvoirs adjudicateurs, et d'autre part de créer un groupe de gestionnaires de réseaux routiers qui pourront partager leur savoir-faire.

bénéfices

Le projet GEPUR a permis aux gestionnaires de réseaux routiers de construire ensemble leur propre méthodologie, en tirant profit de l'expérience de chacun d'entre eux.

solution

Le guide GEPUR propose une méthodologie ouverte. Son application à un réseau spécifique peut être différente selon la politique des pouvoirs adjudicateurs, la longueur du réseau et les capacités financières du département ou de la ville.

En ce qui concerne le plan de gestion de patrimoine, le gestionnaire du réseau routier peut opter pour différentes stratégies. Habituellement, le réseau est divisé en trois ou quatre classes, et la stratégie choisie varie selon les classes.
Tout d'abord, il doit choisir entre différentes priorités :
•    Ne réparer que les chaussées les plus dégradées ;
•    Adopter une maintenance courante pour ralentir la progression de la dégradation sur une grande partie du réseau ;
•    Réparer par logique d'itinéraire, pour éviter la dispersion des travaux ;
•    Maintenir les chaussées à un niveau de service élevé pour le réseau primaire, et à un niveau moindre pour le réseau secondaire ;
•    La longueur des routes entretenues chaque année doit être en lien avec la longueur totale du réseau et à la durabilité des techniques utilisées.

Ensuite, il doit définir les différentes techniques de maintenance. Chacune d'entre elles présente des avantages et des limites dont il faut tenir compte. Par exemple, si l'entretien courant ne peut maintenir le niveau de qualité de la route que pendant quelques années, un enduit superficiel peut en plus restaurer les caractéristiques de surface de la chaussée (imperméabilité, adhérence) et un béton bitumineux peut en outre contribuer à renforcer la structure.
Il est alors possible de définir les techniques qui seront utilisées sur chaque classe du réseau, ce que la fréquence de maintenance est pour chacun d'eux, et quel pourcentage moyen de la surface sera traité avec chaque technique. Par exemple (tableau 1.4.7.1). sur le réseau de classe 1, il pourrait être possible d'adopter 15 % de béton asphaltique très mince, 15 % de béton asphaltique mince, 20 % de béton asphaltique et 50 % d'enduit superficiel. Sur la classe 3, ces pourcentages peuvent être respectivement de 0 %, 25 %, 0 % et 60 %, avec 15 % de béton bitumineux spécifique pour chaussée souple. La durabilité de chaque technique dépend également du trafic de la route, et donc de la classe (tableau 1.4.7.2).

Table 1.4.7.1: Pourcentage moyen de chaque technique par classe (%)

Table 1.4.7.2: Durabilité moyenne des différentes techniques de maintenance (années)

Enfin, le gestionnaire du réseau routier définit un plan de gestion de patrimoine pour chaque classe du réseau (figure 1.4.7.1), décrivant le type d'entretien à appliquer et sa durabilité moyenne sur une longue période de cycle de vie (30 ans par exemple). Il est alors possible d'évaluer le coût global de ce plan de gestion du patrimoine sur 30 ans, et de l'adapter aux capacités financières du gestionnaire. 

Figure 1.4.7.1 Plan de gestion de patrimoine en fonction du type de structure (souple, bitumineuse, rigide) et du traffic 

Conclusion

Le guide GEPUR fournit un outil aux gestionnaires de réseaux routiers et à leurs autorités contractantes, qui leur permet de définir leur propre plan de gestion du patrimoine, en fonction de leur politique de qualité et de leurs capacités financières. Ce guide est en deux parties, la première pour le réseau routier interurbain, et la seconde pour le réseau routier urbain.

References

Group. 2016. GEPUR Part 1 : inter-urban network. IDRRIM. Paris (Fr), June 2016. https://www.idrrim.com/publications/4484.htm
Group. 2018. GEPUR Part 2 : urban network. IDRRIM. Paris (Fr), to be published.
Odéon H., Jung V., Schang J.P. (2015) : GEPUR, une méthode de gestion d’un réseau routier par et pour les collectivités locales, AIPCR 2015, Séoul (Corée du Sud), nov.
Odéon H., Schang J.-P., Jung V. (2017) : GEPUR : a method for managing a road network by and for local authorities, JTTE, USA, Marc-Apr, pp. 104-115.

Références

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