Manuel de gestion du patrimoine routier
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2.5.2 intégrer la résilence dans la gestion de patrimoine

En gardant à l'esprit tous ces points, les organisations de transport développent depuis plus de 10 ans des initiatives visant à intégrer le concept de résilience dans les systèmes de gestion du patrimoine d’infrastructures de transport. À cette fin, la première exigence est d'harmoniser la compréhension des ingénieurs sur ce qu'est une infrastructure de transport résiliente (c'est-à-dire d'établir une définition solide de la résilience) et sur la façon de mesurer la résilience.

La définition de la résilience des systèmes d'infrastructure de transport a été examinée dans la littérature technique (Flannery et al., 2018 ; Zhou et al. 2019). La littérature révèle que la plupart des définitions caractérisent la résilience selon l'une des deux perspectives suivantes, ou les deux : la capacité à maintenir la fonctionnalité en cas de perturbations ou de scénarios de détérioration, et le temps et les ressources nécessaires pour rétablir le niveau de performance après les perturbations. La résilience d'un système de transport peut être définie comme la capacité du système de transport à se préparer et à s'adapter à une perturbation majeure, à fournir et à maintenir un niveau acceptable de service ou de fonctionnalité et à réagir et à se remettre rapidement d'une perturbation. Selon les travaux du Comité technique E.1 de PIARC "Stratégies d'adaptation et résilience", la résilience est "la capacité d'un système ou de systèmes à survivre et à prospérer face à un avenir complexe, incertain et en perpétuel changement". L'approche de la résilience est une façon de penser aux cycles à court terme et aux tendances à long terme : minimiser les perturbations du trafic face aux chocs et aux stress, se rétablir rapidement lorsqu'ils se produisent et s'adapter régulièrement pour devenir meilleur et capable de prospérer à mesure que les conditions continuent de changer. Dans le contexte des infrastructures critiques, le processus de résilience offre une extension cyclique, proactive et holistique des pratiques de gestion des risques".

Par conséquent, la mesure de la résilience inclut le temps et la capacité de l'infrastructure à fonctionner après qu'un événement se soit produit et avant qu'il ne retrouve sa pleine fonctionnalité (voir Figure 2). La résilience comprend également l'adaptation, qui implique le rétablissement de l'infrastructure à un niveau supérieur à celui d'origine, ce qui, une fois encore, implique le renforcement de l'infrastructure pour faire face à un avenir marqué par des événements extrêmes de plus grande ampleur, en particulier ceux associés au changement climatique.

En outre, si des événements multiples d'importances variables sont prévus dans un laps de temps donné, il est nécessaire d'évaluer la maximisation de la disponibilité des services fournis par le système au fil du temps.

Figure 2. Phases conceptuelles caractérisant la perte de résilience et mesures correspondantes

La définition et l'illustration fournies à la figure 2 sont cohérentes avec l'hypothèse formulée par certains chercheurs qui considèrent que la résilience est constituée de quatre facteurs contributifs :

  • la robustesse,
  • la redondance,
  • l'ingéniosité,
  • la vitesse de rétablissement.

Le niveau de robustesse et de redondance est lié à la perte de performance du système de transport en phase de perturbation. La robustesse mesure la capacité à résister aux dommages causés par une catastrophe. La redondance reflète la disponibilité de ressources alternatives et, au niveau du système, se réfère à l'existence de routes alternatives qui peuvent fournir le service en cas de perturbation ou de " priorités du système qui permettent des options alternatives, des choix et des substitutions en cas de stress " (Bruneau et al. 2003). L'ingéniosité et la rapidité déterminent ensemble la capacité à rétablir la fonctionnalité au cours de la phase de rétablissement.

Références

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