Cette première section du manuel traite de certains des éléments essentiels et catalyseurs qu'une organisation doit prendre en compte lorsqu'elle envisage d'adopter une approche formelle de la gestion de patrimoine. Cette section est composée de quatre chapitres : Mise en œuvre, organisation, stratégie et gestion des performances.
Le premier chapitre définit le contexte dans lequel s’applique la gestion de patrimoine et décrit la procédure recommandée pour sa mise en œuvre. Cette procédure comprend les étapes suivantes : a) établir les buts et objectifs de l'organisation ; b) entreprendre une auto-évaluation et une analyse des lacunes ; et c) identifier les actions d'amélioration. En lien avec l'auto-évaluation, le chapitre mentionne certains des modèles de maturité qui peuvent être utilisés comme référence pour évaluer les compétences de l'organisation routière.
Une mise en œuvre réussie de la gestion de patrimoine exige que l'organisation routière dispose d'une structure et d'une capacité adéquates pour prendre en compte les flux de travaux et d'informations nécessaires. Ce qui précède est abordé au chapitre 1.2, qui comprend divers sujets liés à l'adaptation de la structure organisationnelle pour soutenir la gestion de patrimoine, à savoir le leadership et la culture de l’organisation, une description plus détaillée de l'auto-évaluation, les champions de la gestion de patrimoine, les rôles et compétences requis en matière de gestion de patrimoine .
La gestion de patrimoine est un processus stratégique à long terme de gestion efficace d’un patrimoine routier au cours de son cycle de vie. Par conséquent, l'élaboration d'une stratégie de gestion de patrimoine est l'une des principales activités liées à l'adoption d’une démarche de gestion de patrimoine. Le chapitre 1.3 explique ce qu'est une stratégie de gestion du patrimoine d'infrastructure, l’ensemble des sujets qu'elle doit couvrir, comment elle peut être préparée et qui devrait être responsable de cette activité au sein de l'organisation routière.
Enfin, le chapitre 1.4 décrit une autre composante essentielle de la gestion de patrimoine : le cadre de gestion de la performance. Cette composante est nécessaire pour déterminer si l'organisation routière est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés dans la stratégie de gestion de patrimoine. Comme décrit dans ce chapitre, le développement d'un cadre de gestion de la performance implique de traduire les objectifs de l'organisation en niveaux de service requis, et de relier ceux-ci aux mesures et aux objectifs de performance pour suivre les progrès réaliséspour l'atteinte du résultat souhaité.
La gestion patrimoniale d’une infrastructure routière est un grand défi pour de nombreuses organisations routières. La mise en œuvre d’une gestion patrimoniale et des outils associés les aidera à répondre aux exigences actuelles et futures auxquelles elles sont confrontées, de manière répétée et durable.
Il y a différentes questions qui doivent être posées au sein des différents processus de gestion de patrimoine, telles que "Quel est l'état actuel du patrimoine, du niveau de service et des performances ? Quelles sont les meilleures stratégies de maintenance ? Quelles sont les stratégies de financement nécessaires pour atteindre les objectifs ?". Les avantages d'une approche globale de la gestion de patrimoine sont multiples, comprenant différents aspects tels que le financement et l'investissement, la planification, les impacts environnementaux, l'évaluation des besoins de maintenance, etc.
Pour une mise en œuvre réussie, différentes étapes sont suggérées. Il s’agit notamment de l’établissement de buts et d'objectifs conformes à la vision et aux attentes des différentes parties prenantes, l'auto-évaluation et l'analyse des lacunes et, bien sûr, des mesures nécessaires pour améliorer la situation actuelle.
Toutes les organisations routières sont confrontées à bon nombre de défis similaires et pourraient tirer profit de l'adoption de principes de gestion de patrimoine. Ces défis comprennent des attentes accrues de la part des parties prenantes, des budgets réduits menant à l'optimisation des ressources et des processus d'investissement transparents et vérifiables. Cependant, de nombreuses organisations manquent de ressources et/ou d'expérience pour engager et développer un programme de gestion de patrimoine. C'est pourquoi PIARC a élaboré ce manuel pour soutenir les organisations routières dans leur mise en œuvre d’une gestion de leur patrimoine d'infrastructures.
De nombreux facteurs influencent la manière dont les organisations routières prennent des décisions concernant la gestion de leur patrimoine routier. La façon traditionnelle de gérer, consistant à reporter les réparation jusqu'à ce qu'une détérioration majeure se produise, n'est plus viable. Elle est trop coûteuse et elle érode la valeur de ce patrimoine important. Les coûts d'exploitation et de réparation des routes continuant d'augmenter et les financements disponibles diminuant, il est devenu plus difficile pour les gouvernements de répondre aux besoins d'une infrastructure vieillissante tout en répondant aux attentes du public pour bénéficier du même niveau de service à moindre coût. Le public exige également des organisations routières qu'elles fassent preuve de transparence et qu'elles rendent des comptes, en exigeant que les décisions soient justifiées et que.la responsabilité des résultats soit assumée. La façon habituelle de gérer, qui consistait souvent à réparer d'abord les pires routes après une détérioration importante, ne fonctionne pas. C'est une méthode coûteuse et inefficace d’entretien du patrimoine routier. Elle conduit la route à se déprécier, ce qui entraîne une perte de valeur du patrimoine ainsi qu’un état de ce dernier bien inférieur à celui auquel s'attend l’usager. Dans l'environnement économique actuel, les organisations doivent aborder la gestion du patrimoine routier différemment de par le passé. La poursuite d'une gestion inefficace de patrimoine peut avoir des conséquences importantes, en n’assurant pas une circulation sûre et efficace des personnes et des marchandises, ce qui, en fin de compte, coûtera plus cher au public.
Quelle que soit la taille de l'organisation routière, la taille du réseau routier ou la maturité de l'organisation routière en matière de données, d'analyse et d'outils disponibles, un cadre de gestion de patrimoine aidera une organisation routière à gérer efficacement son patrimoine. La gestion de patrimoine est parfois confondue avec les logiciels de gestion des chaussées et des ouvrages d’arts. Il convient de souligner que la gestion du patrimoine d’infrastructures n'est pas un programme informatique, ni un protocole rigide. Il s'agit d'un ensemble de processus de prise de décision qui encourage l'amélioration continue de la gestion des infrastructures. La gestion de patrimoine fournit à l'organisation routière un cadre pour communiquer son approche à son personnel, aux parties prenantes externes, y compris les décideurs politiques, aux médias, à ses partenaires externes et au public. La gestion des actifs est un cadre permettant d'améliorer la gestion des actifs d'infrastructure et d'améliorer la prise de décision sur la base d'informations et de décisions de qualité.
Ce manuel se concentrera sur les différents niveaux de maturité des organisations routières dans la réalisation des activités qui composent le cadre de la gestion du patrimoine d’infrastructure. Les niveaux de maturité se concentrent sur les points suivants :
Question |
---|
1. Quel est l'état actuel du patrimoine d’infrastructure ? |
Quels sont les patrimoines routiers possédés ? |
Où sont-ils situés ? |
Dans quel état sont-ils ? |
Quelle est la durée de vie utile restante de chacun d’entre eux ? |
Quelle est la valeur économique résiduelle de chacun d’entre eux ? |
2. Quel est le niveau de service / performance requis ? |
Quels sont les services - fournis par le réseau routiers - attendus par les parties prenantes ? |
Les exigences réglementaires relatives au patrimoine sont-elles respectées ? |
Quelle est la performance réelle ? |
3. Quels sont les actifs patrimoniaux routiers essentiels au maintien de cette performance ? |
Comment deviennent-ils défaillants ? Comment peuvent-ils devenir défaillant ? |
Quelle est la probabilité d'une défaillance ? |
Quels sont les coûts de réparation de cette défaillance ? |
Quelles sont les conséquences d'une défaillance ? |
4. Quelle sont mes meilleures stratégies d'investissement opérationnelles ? |
Quelles sont les options alternatives de gestion qui existent ? |
Quelles sont les options les plus réalisables pour le gestionnaire routier ? |
5. Quelle est la meilleure stratégie de financement à long terme ? |
Quel sera le montant de financement ? |
A quel niveau de manque ou d’excès se positionne le niveau d’investissement actuel pour atteindre les objectifs d'état de l'actif routier ? |
Quel est le niveau minimum de revenu à assurer pour maintenir l'actif routier dans le niveau de tolérance au risque accepté pour sa performance ? |
Quelle serait la combinaison optimale des stratégies suivantes ? |
Quelle que soit sa taille, son inventaire ou les informations et données dont elle dispose concernant son patrimoine, l'état de son patrimoine et son réseau, l'organisation routière doit commencer avec les informations dont elle dispose.
Étape 1 : Établir les objectifs de la gestion de patrimoine qui s'alignent sur la mission, les résultats recherchés et la stratégie de financement de l’organisation gestionnaire. Si l'organisation routière n'a pas de mission écrite qui identifie les résultats souhaités et une stratégie de financement, celle-ci doit être élaborée et partagée avec les parties prenantes. Il est important de fixer des buts et des objectifs en dehors de ceux affectés à une seule classe d’éléments du patrimoine, afin d'obtenir une mise en perspective plus large de la part des parties prenantes, y compris les élus et le public. (Par exemple, l'objectif concernant l'état des chaussées implique les responsables des chaussées, mais les objectifs de l'état global sont élaborés ou portés par les responsables politiques et le public).
Pour commencer, les questions à poser peuvent être les suivantes :
Étape 2 : Entreprendre une auto-évaluation et une analyse des lacunes afin de déterminer la position actuelle de l'organisation routière par rapport à un ensemble de pratiques de gestion de patrimoine, puis prioriser les domaines qui doivent être traités pour atteindre la position souhaitée. L'auto-évaluation la plus élémentaire peut être basée sur les cinq questions fondamentales ci-dessus; des questions plus complexes concernant les données, l'analyse, l'utilisation et la disponibilité de ces informations peuvent également être abordées. Ces informations peuvent être utilisées pour classer par ordre de priorité les points faibles qui doivent être traités.
Étape 3 : Dimensionner les actions d'amélioration spécifiques. Il est important d'avoir une vision globale de la manière dont la gestion de patrimoine est liée à la mission et à la stratégie de l'organisation. Les questions clés à aborder comprennent l'identification de la portée du patrimoine à inclure, le cadre de prise de décision, les processus opérationnels internes, les capacités, les besoins en données, ainsi que les avantages et les coûts. Les organisations routières doivent examiner leur façon de gérer leur patrimoine d’infrastructures, entreprendre une auto-évaluation et une analyse des lacunes pour évaluer où elles en sont et ce qu'elles doivent faire pour mieux gérer leur réseau. Il peut s'agir d'un besoin de données supplémentaires, d'un meilleur partage des données ou d'une amélioration des processus au sein de l'organisation. Les questions à poser sont les suivantes:
Modèles de maturité
Les mesures du degré de mise en œuvre des principes de gestion de patrimoine par les organisations peuvent aider ces dernières à identifier leurs forces et leurs faiblesses par rapport aux objectifs visés.
Les modèles de maturité peuvent être considérés comme un ensemble de lignes directrices structurées qui décrivent comment différents domaines ou domaines d'expertise d'une organisation sont en mesure de contribuer à un ensemble de résultats organisationnels prédéterminés (Volker et al., 2011).
Une définition claire et répétable des niveaux de maturité est essentielle pour l'ensemble de la procédure d'évaluation. Il est fortement recommandé d'utiliser une échelle ou une catégorisation unifiée au sein de l'ensemble de l'organisation gestionnaire, car cela permet aux responsables de comparer les différents secteurs de gestion de patrimoine et leurs processus. Bien entendu, le nombre de catégories et les échelles doivent coïncider avec les procédures d'évaluation déjà existantes et réussies. La littérature référencée (par exemple AASHTO, ISO 55000) introduit une échelle/classification à 5 ou 6 niveaux, qui nécessite des informations détaillées sur les différents processus. Toutes les organisations routières ne seront pas en mesure de collecter et d'évaluer les informations nécessaires. Ainsi, et comme point de départ, un minimum de 3 niveaux de maturité devrait être utilisé.
Ce manuel présente une matrice pour mesurer le niveau de maturité d'une organisation de gestion du patrimoine d’infrastructures, offrant3 niveaux de maturité pour les aspects suivants de la gestion de patrimoine : gestion (organisation, stratégies et performance), données et modélisation (inventaire, suivi, planification des risques et du cycle de vie), planification (gestion et plan financier, évaluation et programmation) et application (outils de gestion et communication). Les niveaux de maturité sont décrits brièvement dans le tableau 1.1.2 ci-après, tandis que la section suivante comprend une description plus détaillée de chaque dimension.
Niveau |
Description de la finalité |
---|---|
Basique |
L'organisation a une expérience limitée et en est au stade du développement. Elle considère globalement son patrimoine comme une source de dépense. Aucune stratégie, process ou outil ne vient soutenir efficacement une démarche de gestion. Il peut y avoir un manque de motivation pour s'améliorer. |
Averti |
Reconnaissance du besoin et collecte des données de base. Le système fonctionne souvent grâce à l'implication forte de personnes isolées. |
Avancé |
Compréhension, motivation et coordination partagée au sein de l'organisation. Les outils et les process nécessaires sont développés. |
Les 3 niveaux de maturité de ce manuel peuvent être facilement étendus sous réserve de la disponibilité des informations d'entrée nécessaires.
- The Self-Assessment Methodology Plus, IAM Institute of Asset Management, June 2015, https://theiam.org/knowledge/Knowledge-Base/sam/
- AASHTO Transportation Asset Management Guide—A Focus on Implementation, American Association and Transportation Official, June 2013, http://www.fhwa.dot.gov/asset/pubs/hif13047.pdf
- Volker, L.; Van Der Lei, T. E. & Ligtvoet, A. Developing a maturity model for infrastructural asset management systems. In: Beckers, T. & Von Hirschhausen, C., eds. 10th Conference on Applied Infrastructure Research - Infraday 2011, 7-8 October 2011 Berlin. TU Berlin. http://www.infraday.tu-berlin.de/fileadmin/fg280/veranstaltungen/infraday/conference_2011/papers_presentations/paper---volker_vanderlei_ligtvoet.pdf
- Scott, R., Plano, C., Nesbitt, M. (2016). Transportation Performance Management Capability Maturity Model. U.S. Department of Transportation, Federal Highway Administration Office of Transportation Performance Management, Washington, DC. https://www.tpmtools.org/wp-content/uploads/2016/09/tpm-cmm.pdf
Les études de cas suivantes sont présentées dans ce chapitre :
MIGUEL NÚÑEZ, Département des Transports et des Infrastructures de la Région de Madrid, Espagne
Des données fiables et des analyses solides sont nécessaires pour gérer un réseau routier de manière rentable. De nos jours, des systèmes et des équipements appropriés sont disponibles pour la collecte de données et leur analyse. Sur la base d'analyses solides, il est possible d'estimer les plans d'amélioration des routes correctement financés. Il est possible d'esquisser différents scénarios d'amélioration sur la base de priorités données - par exemple la réduction des accidents mortels - et de contraintes financières. Le processus doit combiner les perspectives managériales et techniques, comme le montre une illustration empirique du réseau routier de la région de Madrid en Espagne.
Si pour un ingénieur civil, la motivation principale, en ce qui concerne son expertise, est sans doute de la mettre au service des entreprises et des organisations publiques, l'objectif principal est en fin de compte le service fourni au citoyen.
Cela serait sans aucun doute envisagé dans le cas de l'entretien du réseau routier. Il est évident que notre travail doit être effectué avec soin et persévérance afin d'obtenir les meilleurs résultats possibles.
Ce qui suit révèle la vision intégrée que le Département des Transports et des Infrastructures de la Région de Madrid a suivie pour développer différents types de contrats afin d'obtenir les meilleurs résultats, tant sur le plan technique qu'économique.
Le cas réel de la région de Madrid sera décrit pour illustrer comment les perspectives techniques et économiques/administratives peuvent être organisées afin d'obtenir le meilleur résultat viable en regard du défi spécifique que représente la gestion du patrimoine routier. Ces dernières années, le budget consacré aux nouvelles infrastructures a été considérablement réduit, les investissements étant affectés à la conservation des infrastructures existantes. Nous disposons d'un réseau d'infrastructures très développé grâce aux lourds investissements des années précédentes.
Les nouvelles activités de construction visent à obtenir des améliorations de la sécurité routière, par le réaménagement des carrefours, la construction de ronds-points, l'élimination de sections de points noirs d'accidents, l'amélioration des liaisons, l'amélioration des itinéraires, la construction d'arrêts de bus, l'amélioration des passages pour piétons, etc.
Le réseau routier du pays et de la région de Madrid est divisé comme suit :
Tableau 1.1.4.1: Description des réseaux de l'Espagne et de la région de Madrid
La stratégie d'entretien des routes de la région de Madrid a alloué plus de 160 millions d'euros pour la période 2018-2021, répartis en cinq sujets principaux :
Figure 1.1.4.1 : Investissements de la région de Madrid pour la période 2018-2021
amelioration des chaussées
Concernant l'amélioration des chaussées, deux contrats sont en cours d'exécution. L'un prévoit l'inspection visuelle de l'ensemble du réseau et l'autre comprend le relevé des chaussées à l'aide d'équipements à haute performance.
L'ensemble du réseau routier de la région de Madrid géré par le département est classé en
• Réseau principal : 662 km (25%) ;
• Réseau secondaire : 634 km (25%) ;
• Réseau local : 1 227 km (50%).
Le premier contrat prévoit l'inspection visuelle de l'ensemble du réseau, mètre par mètre et la définition de son niveau de fissuration en termes de
• Fissuration transversale ;
• Fissuration longitudinale ;
• Faïençage en mailles larges ;
• Faïençage ;
• Ornières ;
• Des nids de poule ;
• Arrachements
L'état de surface du réseau est classifié en analysant ces aspects, en prenant en considération cinq niveaux de fissuration. Ainsi, le réseau de la région de Madrid a été classifié comme suit
• Niveau de détérioration 5 : 9 % ;
• Niveau de détérioration 4 : 18% ;
• Niveau de détérioration 3 : 28% ;
• Niveau de détérioration 2 : 34% ;
• Niveau de détérioration 1 : 11 %.
Les mesures réalisées à haut rendement permettent de fixer des seuils de classification :
T00 |
T0 |
T1 |
T2 |
T3 |
T4 |
50 |
50 |
75 |
100 |
125 |
150 si l'épaisseur de la couche bitumineuse est supérieure à 5 cm 200 si l'épaisseur de la couche bitumineuse est inférieure à 5 cm |
Les informations obtenues dans le cadre du contrat d’auscultation à grand rendement, ainsi que les informations résultant du contrat d'inspection visuelle effectué parallèlement, seront enregistrées dans le système de gestion utilisé par le ministère depuis 2006 pour la gestion des informations sur son réseau routier. Ce système, appelé ICARO, est un outil efficace et facile à utiliser qui permet aux techniciens et aux gestionnaires du département de gérer efficacement les ressources disponibles, avec pour objectif principal de réaliser un entretien préventif du réseau routier de la région de Madrid.
Pour atteindre cet objectif, il est absolument nécessaire que les informations à analyser soient précises. C'est pourquoi, avant de charger les données de l'enquête dans le système de gestion, la société RAUROS effectue l'analyse de cohérence décrite précédemment. De cette façon, en rejetant les données d’inspection non valables, l'information utilisée en fin de compte par les techniciens et les gestionnaires du ministère pour prendre des décisions est totalement fiable.
Figure 1.1.4.2 : Processus de définition des travaux de réhabilitation (structurelle ou fonctionnelle) (compilé par l'auteur)
Ces types d’intervention sont :
Béton bitumineux mince (HMA / Micro-agglomerate) ;
Fraisage et reprise de la couche de roulement ;
Rechargement de la couche de surface;
Scellement de fissures ;
Recyclage avec émulsion ;
Réparation des affaissements ;
Réfection des marquages routiers.
Ainsi, les travaux réalisés ou prévus au cours de la période 2018-2020 sont représentés dans la Figure 1.1.4.3.
Figure 1.1.4.3 : Travaux sur le réseau routier au cours de la période 2018-2020
Source : Département des transports et de l'infrastructure de la région de Madrid
Ces travaux sont attribués par appel d'offres dans le cadre des marchés de services de réhabilitation par lots, en attribuant un maximum de deux lots à la même entreprise.
Ces lots correspondent aux huit zones d'entretien des routes de la région de Madrid. Le tableau 1.1.4.3 décrit la durée des interventions et le budget alloué pour chacun des lots.
ZONE |
KM Net |
Travaux |
M € |
|
LOT 1 : Zone NORD-OUEST |
419 km |
277 km |
66% |
12,1 |
LOT 2 : Zone NORD |
362 km |
268 km |
74% |
9,0 |
LOT 3 : Zone Nord-Est |
351 km |
148 km |
42% |
4,6 |
LOT 4. Zone EST |
395 km |
276 km |
70% |
9,0 |
LOT 5 : Zone SUD-EST |
525 km |
189 km |
36% |
4,7 |
LOT 6 : Zone SUD |
387 km |
148 km |
38% |
9,0 |
LOT 7. Zone EST |
494 km |
279 km |
56% |
7,3 |
LOT 8. Zone OUEST |
141 km |
133 km |
94% |
4,6 |
Figure 1.1.4.4: Allotissement de la région de Madrid pour les attributions de contrats pour l'entretien des routes
Source : Département du transport et de l'infrastructure de la région de Madrid
En ce qui concerne l'entretien des ouvrages d’arts, le département met actuellement en œuvre le "Marché d'inspection et de surveillance des ponts et des ouvrages d’arts du réseau routier de la région de Madrid (2016 - 2019)".
Le département est actuellement responsable de l'entretien de 1 122 ouvrages répartis dans toute la région.
Figure 1.1.4.5 : Localisation des ouvrages d’arts en cours d'entretien dans la région de Madrid
Source : Département des transports et de l'infrastructure de la région de Madrid
Ce contrat analyse les évolutions de différents indices qui indiquent leur état :
Indice structurel : lE
• Détérioration qui réduit la performance structurelle d’un ouvrage ;
Indice de d’étanchéité : ICSC
• La configuration du système d’étanchéité;
• L'état ou le niveau de dommage ou de détérioration présenté par ces systèmes ;
• Le déficit d’étanchéité présenté par le système ;
Indice de sécurité routière : ISV
• Détérioration affectant la fonctionnalité d'une structure ;
• Problèmes de circulation : joints d’ouvrages, nids de poule, etc.
• Risque d'accident causé par la chute de fragments d’ouvrages ;
Indice de durabilité : lD
• Détérioration affectant la durabilité d'une structure ;
Indice de détérioration mineure : lM
Ainsi, la priorité a été donnée aux actions nécessaires en les divisant en trois lots d'attribution de contrats : Nord, Est et Ouest (bleu foncé, rose et bleu clair dans la figure 1.1.4.6).
Figure 1.1.4.6 : Allotissement pour la région de Madrid des contrats pour la maintenance des structures
Source : Département des transports et de l'infrastructure de la région de Madrid
L'investissement prévu pour la période d’entretien 2018-2021 est indiqué dans le tableau 1.1.4.4.
Tableau 1.1.4.4: Budget pour l'entretien des ponts
En ce qui concerne l'exploitation et la maintenance, leur gestion a également été divisée en neuf lots, dont sept ont été attribués à différents contractants (deux lots maximum par contractant), et les deux autres gérés avec les ressources de la région de Madrid, comme indiqué dans le tableau 1.1.4.5 et la figure 1.1.4.7.
Tableau 1.1.4.5: Coûts de fonctionnement et d'entretien
Table 1.1.4.7: Allotissement, pour région de Madrid des contrats pour l’exploitation et l'entretien courant
(Source : Département des transports et de l'infrastructure de la région de Madrid)
La rémunération de ces contrats est basée sur des contrats de service pour l'exploitation et l'entretien des routes sous leur responsabilité propre des entreprises, basés sur trois types d'activités :
Groupe I : activités et opérations pilotées par des indicateurs de service (KPI) ;
Groupe II. Opérations planifiées payées au regard des quantités du projet ;
Groupe III. Opérations extraordinaires résultant de situations d'urgence ou de crise
La maintenance de ces aspects du réseau est assurée par deux contrats de maintenance distincts pendant trois ans.
Table 1.1.4.6: : Contrats d'entretien des installations d'éclairage et de feux de circulation
Pour effectuer le maintien des marges, des traversées et des îles, il existe un contrat qui comprend :
• Rénovation et entretien des marges, des ronds-points, des carrefours, des aires de repos et des zones adjacentes à la route ;
• Traitement des accotements ;
• Conservation de la voie verte de Tajuna et de la route Carabana-Estremer de 61,2 kilomètres ;
• Balayage mécanique des marges et nettoyage des déchets dans les zones de ressources propres ;
• L'élagage des arbres.
En plus des contrats mentionnés ci-dessus, il existe cinq péages fictifs pour les routes qui sont subventionnés pour les usagers de la route. Cette subvention est reversée au concessionnaire.
Figure 1.1.4.8 : Péages fictifs dans la région de Madrid
Le paiement au concessionnaire se fait avec une subvention annuelle correspondant au trafic pendant la période annuelle qui vient de se terminer, multipliée par le taux de croissance du trafic pour la période annuelle mis à jour avec l'IPC(Intelligent People Counter). Le montant est calculé à chaque période annuelle et la subvention mensuelle au concessionnaire est égale à un douzième de ce montant. Le paiement au concessionnaire a une limite annuelle qui ne peut être dépassée, quelle que soit l'augmentation du nombre de véhicules circulant sur la route. C'est le risque de la concession.
Table 1.1.4.7: Détails sur les concessions en cours d'exécution dans la région de Madrid
Comme décrit, le modèle d'entretien et de conservation du réseau routier de la région de Madrid est un modèle basé sur les différents besoins du patrimoine et les différentes possibilités d'entretien et d’entretien, et sélectionne les plus appropriés, tant sur le plan technique qu'économique.
Le ministère des transports et de l'infrastructure œuvre constamment pour atteindre les niveaux normatifs de qualité les plus élevées dans son réseau routier et fournir ainsi aux usagers les outils nécessaires pour atteindre un niveau de développement dans la région.
RAJESH KEMPRAI, commissaire et secrétaire spécial du gouvernement de l'Assam, département des routes de travaux publics, Inde
DIGANTA GOSWAMI, ingénieur exécutif adjoint, département des routes de travaux publics, gouvernement de l'Assam, Inde
L’agence des travaux publics routiers (PWRD) est l'agence responsable de la gestion du réseau routier secondaire, urbain et rural en Assam. Pour stimuler le développement des infrastructures, il a lancé plusieurs projets dans l'État dont le Projet des Routes de l'État d'Assam (ASRP). Le gouvernement de l'État d'Assam (GoA), par l'intermédiaire du gouvernement indien (GOI), a reçu un prêt de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) pour la mise en œuvre du Projet des Routes de l'État d'Assam. Le développement et la mise en œuvre d'un système informatisé de gestion de patrimoine routiers (RAMS) pour l'entretien et la gestion du réseau routier de l'État est l'un des principaux mandats du projet ASRP. Par conséquent, un tel système a été développé et mis en œuvre au cours de la période 2015-18 pour répondre aux besoins de la BIRD et est dénommé Système de Gestion du Patrimoine Routier d’Assam (ARAMS). L'application ARAMS est destinée à aider le PWRD à rationaliser et à faciliter la prise de décision pour la planification/la programmation des activités d'entretien et de réhabilitation des routes et à estimer les besoins de financement à long terme pour préserver le patrimoine routier à un niveau de service acceptable, préservant ainsi leur valeur. Il est destiné à refléter les technologies de pointe et les meilleures pratiques internationales, d'une manière adaptée aux conditions et aux besoins locaux. Pour y parvenir, PWRD a retenu les services de LEA Associates South Asia Pvt. Ltd. (LASA), Inde en joint-venture avec LEA International Limited (LEA), Canada en association avec Geo Info Space Private Limited (GIPL), Inde. Ce rapport offre un aperçu des tâches du projet et des principales conclusions / enseignements du projet pour la PWRD .
L'objectif principal du projet était d'établir et de mettre en œuvre un système de gestion du patrimoine routier (RAMS) pour la PWRD. Le projet prévoyait les tâches suivantes dans le cadre de son champ d'application :
Les principaux avantages attendus du projet pour la PWRD sont multiples. Quelques-uns d'entre eux sont énumérés ci-dessous :
L'Assam est le plus grand des États du nord-est de l'Inde et sert de porte d'entrée pour tous les États du nord-est (NE), à savoir l'Arunachal Pradesh, le Manipur, le Meghalaya, le Mizoram, le Nagaland, le Tripura et le Bengale occidental, ainsi que pour deux pays, le Bangladesh et le Bhoutan. Sa situation fiscale et économique s'est améliorée depuis la dernière décennie, les efforts du gouvernement ont aidé l'État à accélérer la croissance de son produit intérieur brut (PIB).
Sa situation géographique exige un effort considérable de développement des infrastructures routières dans la région pour renforcer l'économie de la région. Car les infrastructures routières sont les facteurs clés du développement économique, de la mobilité et de l'équité sociale pour toute région ou nation. Elles sont non seulement coûteuses à construire mais aussi à entretenir pour répondre de manière adéquate aux attentes du public. La question essentielle est de savoir comment gérer le patrimoine existant de manière optimale et en faire profiter au maximum le public, en tenant compte des ressources financières limitées. La solution est le système de gestion du patrimoine routier (RAMS) qui offre une approche complète et structurée pour apporter des avantages à la communauté par la gestion du réseau routier. Il est défini comme un processus systématique d'entretien, d'amélioration et d'exploitation du patrimoine routier de manière rentable. PWRD, avec l'aide de la Banque mondiale, a développé un système de gestion de patrimoine routier basé sur une technologie web (ARAMS). Il s'agit d'un système complet développé pour le réseau routier sous la juridiction de la PWRD, cartographié sur une plateforme SIG. Il est destiné à améliorer les capacités techniques, les compétences et les capacités de gestion du PWRD et des autres agences routières associées à la gestion et à l'entretien des routes, améliorant ainsi la capacité du Gouvernement de l'Assam (GoA) et de ses agences subordonnées à gérer efficacement et de manière rentable les activités d'entretien et d'amélioration des routes.
Figure 1.1.4.9: Catégories de routes
Le patrimoine des agences routières de l’Assam comprend le réseau routier et les ouvrages créés sur celui-ci tels que les trottoirs, les ponts, les ponceaux, etc. Les éléments de patrimoine routiers actuels de l'État sont décrits dans le tableau. Alors que les routes nationales (3 197 km) sont gérées par un certain nombre d'agences (NHAI, PWD-NH & Buildings, BRO, chemins de fer), l’agence PWRD du gouvernement de l'Assam gère le réseau routier secondaire et tertiaire de l'État, soit 44 862 km. Le réseau secondaire est classé en routes d'État (SH), 3 134 km ; et en routes de district principales (MDR), 4 413 km, en routes urbaines 1 409 km et en routes rurales, 36 544 km. La longueur des routes rurales devrait être d'environ 47 000 km selon l'estimation du consultant de la RAMS, ce qui fait que le réseau routier total du PWRD est d'environ 56 400 km à gérer par la RAMS. Environ 604 km de SH et 34 km de MDR sont pris en charge par le NH après 2012-13, ce qui porte le total du NH à 3 835 km.
Cette étude de cas se concentre principalement sur le réseau routier secondaire, c'est-à-dire le SH et le MDR dans le cadre du PWRD, qui représente environ 15 % de l'ensemble du réseau routier de l'Assam. Sur les 7 500 km du réseau de SH et MDR, environ 87% du réseau routier est revêtu de bitume, de béton de ciment ou pavé et les 13% restants ne sont pas revêtus, ce qui comprend également environ 6% (411 km) de réseau inaccessible en raison de la densité de la couverture forestière, des sections de rivières défoncées, etc. comme le montre le tableau ci-dessous :
Table 1.1.4.8: Réseau routier inclus dans l'étude de cas
Environ 84 % du réseau routier a une largeur de chaussée inférieure à 7 m, c'est-à-dire une voie simple ou intermédiaire. Seuls 10 % du réseau routier présente les caractéristiques d’un profil transversal à double voie et les 6 % restants sont inaccessibles, comme indiqué ci-dessous :
Table 1.1.4.9: Largeur de la route incluse dans l'étude de cas
Il y a 1 835 ponts et 10 798 ponceaux sur les SH & MDR en Assam incluant également 101 ponts en bois, 22 ponts semi-permanents en acier et 96 ponts sont en construction comme le montre le tableau ci-dessous :
Table 1.1.4.10: Ponts inclus dans l'étude de cas
La collecte de données constitue l’étape du système de gestion de patrimoine qui demande le plus de temps et de ressources. Elle est également soumise à un contrôle budgétaire et est exposée à des risques en raison des contraintes financières. Dans le contexte de l'Assam, les données collectées étaient les plus appropriées aux objectifs, aux ressources et au modus operandi du département, et répondaient aux critères de pertinence, de fiabilité, d'accessibilité, de capcité de financement et d'adéquation. La plupart des données ont été collectées par des moyens automatisés utilisant des équipements électroniques et mécaniques. Le consultant a acheté le Hawkeye de l'ARRB pour collecter le repérage de l’axe central, l'inventaire, la géométrie, la rugosité et l'état de la chaussée en circulant dans le flot de l'autoroute. La méthodologie de collecte de données mise en œuvre pour le réseau routier de l'Assam est représentée ci-dessous :
Figure 1.1.4.10: Représentation de la méthodologie de collecte des données
Table 1.1.4.11: Méthodologie de collecte des données
De nombreuses années d'investissements inadéquats pour la création d’infrastructures de conception robuste et le manque d'entretien de celles-ci, ont laissé le réseau routier en mauvais état. L'entretien des routes est moins prioritaire que les nouvelles constructions. L'avènement de programmes phares tels que le NHDP (National Highway Development Program), le PMGSY (Pradhan Mantri Gram Sadak Yajona – Programme pour les routes rurales), etc. par le gouvernement indien (Gol) ont conduit à des négligences dans l'entretien des réseaux SH et MDR. Voici quelques-unes des principales observations tirées des enquêtes réalisées par le consultant RAMS :
Figure 1.1.4.11: État du réseau routier
ARAMS est une application SIG basée sur le web, développée pour ajouter, éditer, mettre à jour, visualiser, analyser, contrôler et supprimer les données sur les routes et les ponts gérés par la PWRD. Il est intégré au portail électronique en ligne de la PWRD et hébergé dans le bureau de l'ingénieur en chef, PWD (Roads), Chandmari, Guwahati. Il se compose principalement de 7 modules de base :
- L'outil de maintenance annuelle (Annual Maintenance Tool(AMT)) qui utilise une matrice simplifiée pour déterminer le plan de maintenance annuel pour la PWRD. Il peut être configuré en fonction des besoins de l'utilisateur.
- En plus de ce qui précède, deux (2) modules, Web-SIG et Rapports ont été développés pour aider la PWRD à visualiser les informations sur une plate-forme cartographique SIG et à récupérer des rapports standard prédéfinis pour un usage administratif. Une représentation schématique de l'architecture du système ARAMS est donnée ci-dessous :
Figure 1.1.4.12 Architecture du système ARAMS
La suite d'applications est développée en utilisant Oracle llg R2 Enterprise Edition et ArcGIS Server 10.4. Le script côté client utilise HTML et JavaScript, et le script côté serveur comme technologie Java. Il prend en charge un navigateur croisé, une technologie multiplateforme et fonctionne sur tous les navigateurs web courants, y compris Microsoft Internet Explorer, Mozilla Firefox et Google Chrome. Le système et les exigences fonctionnelles d'ARAMS ont été établis après avoir effectué une étude détaillée des besoins et examiné les licences de logiciels, le matériel et les options de mise en réseau disponibles avec PWRD pour l'hébergement. Certaines des interfaces avec les principales caractéristiques sont représentées ci-dessous :
Figure 1.1.4.13 Principales caractéristiques d'ARAMS
Le vaste réseau routier, dont la valeur actuelle n'est que de 12 260 millions d'INR (Indian Roupies) (1751 millions d'USD), perdra encore de sa valeur avec le temps s'il n'est pas suffisamment entretenu et amélioré pour faire face à sa dégradation et à la demande de trafic. Des interventions d'entretien et d'amélioration devraient être proposés pour construire des chaussées durables ou à longue durée de vie.
Pour maintenir les routes au niveau de service souhaité, il est également nécessaire de prévoir un budget adéquat et opportun, qui doit être planifié et estimé à l'avance. Une stratégie robuste de gestion du réseau tenant compte de la durée de vie restante des chaussées, et mettant l'accent sur des chaussées durables (conception sur 40 ans), l'utilisation de matériaux de qualité, un drainage adéquat et le rehaussement des remblais pour atténuer la submersion, a été élaborée comme indiqué ci-dessous :
Figure 1.1.4.14 Stratégie de gestion des chaussées inscrite dans ARAMS
En utilisant la stratégie de gestion du réseau proposée et les outils d'application ARAMS, un plan "Action" de trois ans, un plan "Stratégie" de sept ans et un plan de "Vision" de quinze ans jusqu'à l’année budgétaire 2031-32 ont été préconisés pour réhabiliter le réseau routier et le maintenir au niveau de service souhaité, conformément aux directives de planification de NITI Aayog. Les traitements et les coûts futurs ont été basés sur l'état actuel et prévu des chaussées et sur le trafic prévu jusqu'en 2031-32. Le besoin total pour la reconstruction de SH & MDR d'ici 2031-32 - représenté dans le graphique ci-dessous - a été estimé à 41 915 crore (5 988 millions de dollars US) et environ 30 000 crore (4 286 millions de dollars US) pour les 7 prochaines années afin de ramener le réseau routier à un niveau de service acceptable.
Figure 1.1.4.15 Besoins de financements
Un rapport détaillé sur le "Mémorandum à la 15ème Commission des Finances du Gouvernement de l'Inde sur le besoin de fonds avec notes explicatives pour l'entretien des principales routes et ponts" a été soumis à la Commission des Finances pour examen.
Dans le cadre de la stratégie de mise en œuvre, le gouvernement de l'État a également annoncé le programme "Assam-Mala". Les objectifs de ce programme sont d'améliorer le réseau SH & MDR dans les 15 prochaines années pour alimenter la croissance économique et amener l'infrastructure routière de l'État au niveau des pays d'Asie du Sud-Est aux économies comparables; de fournir des routes d'interconnexion de qualité entre les autoroutes nationales et le réseau routier rural ainsi que de faciliter un transport multimodal sans faille ; et d'interconnecter les centres de croissance économique avec des couloirs de transport de qualité et d'améliorer la connectivité inter-états. Le programme devrait regrouper un certain nombre de projets. En tant qu'initiative majeure, le gouvernement de l’Assam (GoA) a affecté 5 000 crore INR (714 millions USD) au cours des 3 prochains exercices financiers pour améliorer environ 1 000 km de réseau routier. Il prévoit également d'apporter des ressources supplémentaires par le biais d'organismes de financement externes tels que la Banque asiatique de développement, la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures, la Banque mondiale, etc. pour l'amélioration de 2 000 km supplémentaires..
À titre de mesure provisoire, le gouvernement d’Assam (GoA) avait également alloué une somme de 300 crore INR (43 millions de dollars) pour l'entretien du SH & MDR et le PWRD a alloué ces fonds pour assurer le renouvellement / recouvrement des surfaces. L'application RAMS a été largement utilisée pour identifier les tronçons de route et estimer les coûts d'entretien pour chaque tronçon de route. La composition de la chaussée, les dégradations de la chaussée, la rugosité et la déflexion, le trafic (TMJA et CVD), etc. recueillis sur le réseau routier de SH & MDR en 2017-18 ans ont été examinés pour affiner les sections routières à entretenir.
PWRD a fait un long chemin dans le développement d'un système de gestion du patrimoine routier basé sur un SIG utilisant un équipement de pointe pour la collecte de données, les dernières technologies pour le développement du système, des interfaces utilisateur conviviales et les meilleur matériels et réseaux pour une connectivité et des services d'hébergement sans faille. Tout système développé, s'il n'est pas maintenu, tombera un jour en panne. Pour éviter un tel scénario, PWRD a pris les initiatives suivantes en faveur de la durabilité du RAMS qui sera un point de référence pour les autres agences routières :
AASHTO, AASHTO Guide for Design of Pavement Structures 1993 American Association of State Highway and Transportation Officials, Washington, D.C., U.S.A., 1993
Asphalt Institute, Asphalt Overlays for Highway and Street Rehabilitation, MS-17, Asphalt Institute, Lexington, Kentucky, U.S.A.,
Asphalt Institute, Thickness Design Asphalt Pavements for Highways and Streets, MS-1, Asphalt Institute, Lexington, Kentucky, U.S.A., 1991
Federal Highway Administration, Highway Statistics 2014, FHWA, Washington, D.C., U.S.A., Dec. 2015
Indian Roads Congress, Guidelines for the Design of Flexible Pavements for Low Volume Rural Roads (First Revision), IRC:72-2015, Indian Roads Congress, New Delhi, India, 2015
Indian Road Congress, Tentative Guidelines for the Design of Flexible Pavements, IRC:37-2017, Indian Roads congress, New Delhi, India, 2012
La FHWA aide les ministères des transports des États (DOT) à mener et à examiner les résultats d'une analyse des lacunes organisationnelles, comprenant une auto-évaluation. L'auto-évaluation examine, au minimum, l'adéquation des objectifs stratégiques et des politiques de l'organisation en matière de gestion de patrimoine, si la gestion de patrimoine est prise en compte dans la planification et la programmation des ressources de l'agence, ainsi que si l'agence met en œuvre des politiques adéquates de collecte et d'analyse des données, entreprend une analyse des coûts du cycle de vie complet et procède à des évaluations des risques programmatiques pour soutenir un programme efficace de gestion de patrimoine.
Sur la base des résultats de l'auto-évaluation, une analyse des lacunes est entreprise pour déterminer les domaines du processus de gestion de patrimoine de l'agence qui nécessitent une amélioration. Les questions de l'auto-évaluation sont disponibles à l'adresse suivante: https://www.fhwa.dot.gov/asset/gap/selfassessment.pdf
La FHWA collabore avec les ministères des transports des États pour effectuer l'analyse des lacunes en matière de gestion de patrimoine, qui comprend les éléments suivants
La Highways Agency au Royaume-Uni (aujourd'hui appelée Highways England) a exigé, dans le cadre de ses contrats de soutien au patrimoine, que le contractant procède à une évaluation des compétences par rapport aux exigences du PAS 55 (une spécification publique disponible publiée par la British Standards Institution (BSI)) afin d'évaluer la capacité de gestion de patrimoine. Au cours de la première année, le contractant doit atteindre le niveau de maturité 1 et, après deux ans, le niveau de maturité 2. L'approche utilise la méthodologie et la boîte à outils d'auto-évaluation de l'Institute of Asset Management (IAM).
L'évaluation de niveau 2 prend la forme suivante :
Figure 1.1.4.16 Exemple de diagramme radar montrant les scores de la clause de compétence en matière de gestion de patrimoine
De nombreuses organisations routières dans le monde fonctionnent encore selon une structure en silo, dans laquelle les différentes questions physiques et opérationnelles telles que la capacité et la sécurité des routes sont gérées séparément, c'est-à-dire sans tenir compte des objectifs stratégiques communs. En conséquence, les organisations ont tendance à se concentrer sur une gestion à court terme, au niveau du projet, du patrimoine routier, ce qui, dans un contexte marqué par la pénurie de ressources et les demandes contradictoires des parties prenantes, rend difficile l'atteinte des objectifs de performance au niveau du réseau.
Ce chapitre aborde plusieurs sujets liés à l'adaptation de la structure d'une organisation routière pour libérer le potentiel de la gestion de patrimoine et aider l'organisation à atteindre ses objectifs. Ces sujets comprennent le leadership et la culture, l'auto-évaluation des pratiques actuelles de gestion de patrimoine, les champions de la gestion de patrimoine et leur rôle crucial dans la promotion des changements nécessaires, et la structure organisationnelle adaptée à la mise en œuvre de la gestion de patrimoine. Il couvre également les compétences du personnel qui devraient être développées pour répondre aux exigences de la gestion de patrimoine, relevant d'un certain nombre de domaines de connaissance, ce qui montre la nature multidisciplinaire de la gestion de patrimoine.
Pour que la gestion de patrimoine soit réussie, une organisation routière doit avoir en place une structure d'entreprise qui facilite la mise en œuvre et la réalisation de la gestion de patrimoine par un personnel compétent et dûment habilité (UKRLG et HMEP 2013). Cette structure organisationnelle doit être pleinement soutenue par la direction.
L'évaluation des pratiques actuelles de gestion de patrimoine peut révéler la nécessité d'un changement important dans l'entreprise pour atteindre le potentiel de la gestion de patrimoine. En fonction des différences entre la pratique réelle et la pratique recommandée, la mise en œuvre d'une stratégie de changement globale peut être nécessaire, qui devrait être conduite par l'organisation qui essaie d'atteindre le niveau de maturité.
La stratégie de changement doit identifier ce qui doit être fait et comment les dirigeants de l'organisation vont impliquer et motiver le personnel pour obtenir les avantages recherchés. Les processus typiques de ce changement d'entreprise comprennent l'intégration de la gestion de patrimoine dans les processus commerciaux et la culture organisationnelle, l'établissement des rôles de gestion de patrimoine et la définition de normes de gestion des performances (groupe de travail d'experts en gestion de patrimoine de transport de la FHWA 2013). Ces normes, en particulier, peuvent être soutenues par des accords d'agence avec le gouvernement.
De nombreuses organisations routières dans le monde fonctionnent encore selon une structure organisationnelle en silo, dans laquelle les services responsables de la gestion des différents types d'éléments de patrimoine (chaussées, ponts, remblais, etc.) fonctionnent presque isolément, sans vision intégrée pour atteindre les objectifs de l'entreprise. La gestion de patrimoine vise à aligner et à relier les processus afin que toutes les unités opérationnelles d'une agence fonctionnent de manière coordonnée plutôt qu'indépendante (FHWA 2012), sur la base d'une vision unifiée de la politique et de la stratégie de gestion de patrimoine adoptée au niveau de la direction (UKRLG et HMEP 2013).
Souvent, l'adoption de la structure de gestion de patrimoine présentera des défis plus importants que la mise en œuvre de nouvelles procédures techniques ou analytiques (FHWA 2012). Cela pourrait être particulièrement le cas dans les pays en voie de développement, où les ressources et le personnel nécessaires au changement institutionnel pourraient ne pas être disponibles, ce qui entraverait la mise en œuvre de la gestion de patrimoine. Dans de telles circonstances, les partisans du changement doivent généralement déployer des efforts plus importants pour plaider en faveur de la gestion de patrimoine.
Les changements requis pour adopter le cadre de gestion de patrimoine impliquent généralement une transformation profonde de l'organisation routière, qui doit être soutenue par un leadership et un engagement forts. Cette direction doit être en place dès que la nécessité de mettre en œuvre la gestion de patrimoine est reconnue, de sorte que l'organisation procède, dans un premier temps, à un exercice d'auto-évaluation pour identifier les changements nécessaires. Très souvent, les premières étapes d'une transformation de l'entreprise sont activement encouragées par les promoteurs/acteurs de la gestion de patrimoine.
Les résultats de l'exercice d'auto-évaluation comprennent généralement des processus commerciaux, flux de travail, activités ou outils nouveaux ou modifiés qui doivent être mis en pratique. En général, les structures organisationnelles qui existaient avant l'adoption de la gestion de patrimoine sont inappropriées pour accueillir ces innovations en douceur, et, par conséquent, la forme de l'organisation routière doit être repensée pour établir les rôles et les flux d'information qui serviront mieux l'approche choisie pour la gestion de patrimoine. En outre, les nouveaux rôles exigeront probablement de nouvelles compétences du personnel qui vont bien au-delà des domaines traditionnels de l'ingénierie routière.
Les sections suivantes fournissent de plus amples détails concernant le leadership et la culture, l'auto-évaluation, les champions, les rôles de gestion de patrimoine et les exigences en matière de compétences.
Le leadership a une forte influence sur la culture et le comportement de toutes les organisations. Une orientation et des priorités claires garantiront que les décisions tant importantes qu’apparemment mineures prises dans l'ensemble de l'organisation soutiennent une approche cohérente pour atteindre les objectifs de l'entreprise. Ces décisions comprennent des décisions d'investissement appropriées pour refléter la stratégie de gestion de patrimoine (UKRLG et HMEP 2013).
Vous trouverez ci-dessous une liste de certains aspects pertinents du leadership et de la culture organisationnelle appliqués à la gestion de patrimoine :
L'objectif de l'auto-évaluation est de comparer les pratiques actuelles de gestion de patrimoine de l'organisation et d'identifier les possibilités spécifiques d'amélioration (Cambridge Systematics et al. 2002). Les principaux objectifs de l'auto-évaluation sont les suivants :
L'une des étapes les plus importantes de la mise en œuvre de la gestion de patrimoine consiste à identifier les politiques et les objectifs organisationnels à atteindre, qui définiront les priorités les plus importantes de l'agence. La gestion de patrimoine est un processus de gestion et de prise de décision axé sur le client et piloté par objectifs.
Les objectifs, les politiques et les budgets de l'organisation établissent une philosophie d'évaluation cohérente. Les objectifs et les mesures de performance sont les leviers qui orientent le cadre décisionnel, en établissant des scénarios d'investissement qui reflètent les niveaux de service et en engageant des ressources en fonction des besoins perçus par les parties prenantes. Les procédures d'analyse concernant les options alternatives sont utilisées dans ce cadre (FHWA 2012).
Il semble universel que, au moins dans les premières étapes de la mise en œuvre d'un cadre de gestion de patrimoine, il faudra un champion, qui peut être toute personne ayant suffisamment d'intérêt et d'influence pour promouvoir les changements organisationnels. Un champion peut être désigné par un membre de l'encadrement supérieur ou simplement émerger parmi les membres des groupes concernés. Dans tous les cas, un champion est quelqu'un qui ne se repose pas tant que la mission n'est pas accomplie. Les candidats champions sont les suivants :
Le champion de la mise en œuvre d'un cadre de gestion de patrimoine devra relever le défi de p dans toutes les délibérations et tous les débats sur les raisons pour lesquelles une telle approche différenciée est nécessaire.
Les arguments concernant l'importance unique du système routier, les avantages (et la complexité) d'une approche fondée sur le risque, la nécessité de stratégies d'atténuation et de plans d'urgence, et les intérêts des parties prenantes sont susceptibles d'être pertinents pour le champion (Cambridge Systematics et al. 2009).
En concevant la structure organisationnelle la plus appropriée pour soutenir la gestion de patrimoine, les organisations routières peuvent choisir une approche centralisée ou décentralisée. Si la première facilite la cohérence des processus et des méthodes de travail, elle comporte également le risque de faire paraître la gestion du patrimoine d’infrastructures éloignée pour les responsables locaux de la prestation de services, qui peuvent ne pas comprendre pleinement les politiques définies au niveau central. D'autre part, dans certaines circonstances, une structure décentralisée peut aboutir à une approche et une culture fragmentées de la gestion de patrimoine.
Quel que soit le type d'organisation choisi, les rôles et les relations qui sous-tendent la gestion de patrimoine doivent clairement établir les niveaux stratégique, tactique et opérationnel au sein d'une organisation, comme le montre le tableau 1.2.2.4 (UKRLG et HMEP 2013).
Tableau 1.2.2.4 : HIERARCHIE ORGANISATIONNELLE (UKRLG et HMEP 2013)
Les fonctions de gestion de patrimoine incluses sont abordées tout au long de ce manuel.
Les rôles clés pour le développement et la mise en œuvre de la gestion de patrimoine intègrent les suivants (UKRLG et HMEP 2013) :
Les positions et les relations réelles entre ces rôles qui devraient être définies au sein de chaque organisation dépendent largement des résultats de l'exercice d'auto-évaluation.
Au niveau basique de maturité, la gestion de patrimoine peut ne reposer que sur une personne ou un petit groupe avec une formation et expérience multi-disciplinaire. Lorsque l'organisation passe à un niveau de compétence plus élevé, la gestion de patrimoineimpliquera l’es efforts coordonnés de différents groupes de travails et de multiples personnes.
Définir de nouveaux rôles et gérer la transition d'un petit groupe vers une équipe de gestion de patrimoine formelle et mature est une tâche importante de leadership (FHWA Transportation Asset Management Expert Task Group & AASHTO 2013). Il faut tenir compte des attentes des individus, des équipes et de l'organisation, ainsi qu'une vision de la manière dont le processus va évoluer au fur et à mesure de la mise en place et du développement de l'équipe officielle de gestion de patrimoine.
La figure 1.2.2.4.1 montre un exemple de composition d'une équipe transitoire de gestion de patrimoine.
Figure 1.2.2.4.1 Exemple d'une structure de direction transitoire (basée sur le groupe de travail d'experts en gestion de patrimoine de transport de la FHWA 2013)
Comme pour tout grand projet dans une organisation routière, la refonte de la structure de l'entreprise nécessite un gestionnaire ou un chef de projet, qui y consacrera la majeure partie de son temps. Un candidat possible pour jouer ce rôle pourrait être le directeur général de l'organisation ou un cadre supérieur dûment habilité. La compétence la plus importante du chef de projet sera probablement sa capacité à constituer des équipes. La liste des attributs de cette personne devrait également inclure la motivation et la pugnacité nécessaire pour surmonter les obstacles inévitables qui apparaissent chaque fois qu'un changement organisationnel est tenté. Le chef de projet peut être issu d'une formation en ingénierie, en économie ou en planification ou, de préférence, d'une combinaison de plusieurs de ces disciplines.
Un comité de pilotage composé de cadres supérieurs, supervisant le travail du responsable de la gestion de patrimoine, est également essentiel pour garantir que toutes les parties du processus de gestion de patrimoine fonctionnent ensemble comme une unité. Des ressources suffisantes sont essentielles à la mise en œuvre efficace de la gestion de patrimoine, y compris une formation adéquate du personnel de l'agence pour garantir la disponibilité des compétences et de la compréhension nécessaires pour mettre en œuvre avec succès la gestion de patrimoine.
Il convient ensuite d'élaborer des descriptions de rôle claires pour les personnes chargées des tâches et des exigences en matière de gestion de patrimoine. Il est probable que de nouvelles exigences en matière de compétences au sein de l'organisation et des programmes de formation en gestion de patrimoine viendront appuyer les changements proposés.
Comme indiqué précédemment, il n'existe pas de méthode unique pour définir les rôles en matière de gestion de patrimoine. Cependant, une structure organisationnelle adaptée à la gestion de patrimoine comprend généralement les rôles décrits dans la figure 1.2.2.4.2 (UKRLG et HMEP 2013).
Figure 1.2.2.4.2 Rôles classqiues dans la gestion de patrimoine (basée sur UKRLG et HMEP 2013)
La direction devra identifier les compétences nécessaires pour répondre aux exigences permettant la mise en place de la gestion de patrimoine.Lorsque ces compétences ne sont pas disponibles dans l'organisation, une formation du personnel peut être nécessaire. Le recrutement, le mentorat ou la collaboration avec d'autres autorités peuvent également être envisagés (UKRLG et HMEP 2013).
Si les compétences ou les ressources ne sont pas disponibles, un soutien externe peut être un moyen efficace de combler les lacunes, en particulier lorsqu'il est nécessaire de renforcer les capacités au sein de l'organisation. Il est important que la propriété (intellectuelle et des données) soit conservée au sein de l'organisme et que le personnel chargé de la gestion de patrimoine ait suffisamment de connaissances pour être des acheteurs avisés.
Les compétences relèvent d'un certain nombre de catégories, dont les suivantes :
Il existe un certain nombre de ressources internationales de formation à la gestion de patrimoine, dont certaines sont accessibles gratuitement. Il s'agit notamment des ressources suivantes :
Cambridge Systematics, Inc., Applied Research Associates, Inc., Arora and Associates, KLS Engineering, PB Consult, Inc., and Louis Lambert. 2009. NCHRP Report 632: An Asset-Management Framework for the Interstate Highway System. Transportation Research Board of the National Academies. Washington, DC. Last accessed July 24, 2015 at http://onlinepubs.trb.org/onlinepubs/nchrp/nchrp_rpt_632.pdf.
Cambridge Systematics, Inc., Parsons Brinckerhoff Quade & Douglas, Inc., Ray Jorgenson Associates, Inc., and Paul D. Thompson. 2002. Transportation Asset Management Guide. American Association of State Highway and Transportation Officials. Washingtom, D.C.
Federal Highway Administration (FHWA). 2012. Executive Brief: Advancing a Transportation Asset Management Approach. Federal Highway Administration Office of Asset Management. Washington, DC. Last accessed July 29, 2015. http://www.fhwa.dot.gov/asset/pubs/if12034.pdf.
Federal Highway Administration (FHWA) Transportation Asset Management Expert Task Group. 2013. AASHTO Asset Management Guide—A Focus on Implementation. Executive Summary. American Association of State Highway and Transportation Officials. Washington, DC. Last accessed July 29, 2015. http://www.fhwa.dot.gov/asset/pubs/hif13047.pdf.
United Kingdom Roads Liaison Group (UKRLG) and Highways Maintenance Efficiency Programme (HMEP). 2013. Highway Infrastructure Asset Management Guidance Document. Department for Transport, London. Last accessed July 24, 2015. www.ukroadsliaisongroup.org/download.cfm/docid/5C49F48E-1CE0-477F-933ACBFA169AF8CB
Ces pratiques ont été testées à plusieurs reprises et des études de cas sont en cours de préparation. Elles seront présentées ici lorsqu'elles seront disponibles. Si vous souhaitez partager une étude de cas, veuillez contacter assetmanagementmanual@piarc.org.
La stratégie de gestion de patrimoine doit être un document clair et concis de haut niveau qui expose la manière dont la gestion de patrimoine de l'infrastructure routière est assurée pour l'organisation routière, afin d'atteindre ses buts et objectifs d'entreprise à long terme.
Le chapitre suivant s'attache à expliquer ce qu'est une stratégie de gestion de patrimoine, les raisons pour lesquelles une organisation routière en a une, les objectifs que cette stratégie doit respecter et les aspects à couvrir. Il fournit également des informations concernant les niveaux de maturité appliqués pour une organisation démontrant les principes d'une stratégie de gestion de patrimoine.
La stratégie de gestion de patrimoine doit être un document clair et concis de haut niveau qui expose la manière dont la gestion de patrimoine de l'infrastructure routière est assurée pour que l'organisation routière puisse atteindre ses buts et objectifs d'entreprise à long terme.
L'élaboration d'une stratégie de gestion de patrimoine est l'un des éléments clés du cadre de gestion de patrimoine. L'objectif principal de la stratégie de gestion de patrimoine est de donner une orientation à la gestion et à l'entretien (PIARC 2013) d’un patrimoine routier en assurant l’alignement entre les objectifs organisationnels et les activités de gestion de patrimoine et en s'assurant que les résultats requis sont atteints.
La stratégie de gestion de patrimoine (PIARC 2014) définit les objectifs à long terme de l'organisation pour la gestion de son patrimoine d’infrastructures routières. Elle doit également décrire comment ils sont atteints. Les objectifs à long terme de l'organisation doivent inclure le respect de ses obligations légales, la gestion des exigences des usagers de la route, la satisfaction des demandes du gouvernement central et de l'organisation elle-même, ainsi que la synthèse des exigences globales de performance de l'infrastructure routière dans son contexte global de contraintes, telles que le financement.
La stratégie de gestion de patrimoine définit une orientation claire pour la mise en œuvre de la gestion de patrimoine et fournit un lien avec d'autres stratégies de transport et de financement pertinentes (PIARC 2016). y compris celles des organismes donateurs. Elle constitue la base sur laquelle l'organisation peut adopter les principes de gestion de patrimoine pour atteindre une plus grande efficacité et une meilleure optimisation des ressources ainsi que pour améliorer la performance globale de l'organisation. Elle peut également décrire les avantages économiques de l'investissement dans l'entretien des routes. La stratégie définit également la manière dont les activités de gestion de patrimoine sont mises en œuvre, mesurées et continuellement améliorées.
En préparant sa stratégie de gestion de patrimoine, l'organisation doit entreprendre un examen approfondi de ses principaux documents et plans et identifier les déclarations et objectifs clés tels que les objectifs de transport et l'amélioration de l'état des routes. L'examen par l'organisation de son cadre de gestion de patrimoine, y compris la mise en œuvre de la stratégie de gestion de patrimoine elle-même, les exigences de performance et les programmes de travail, peut également conduire à ce que la stratégie comprenne des actions qui améliorent les pratiques actuelles de gestion de patrimoine.
La stratégie devrait couvrir un certain nombre d'aspects concernant la planification, la mise en œuvre et la gestion de patrimoine d’infrastructures routières et la manière dont ils sont mis en oeuvre à court, moyen et long terme. En règle générale, ces aspects peuvent comprendre les éléments suivants (PIARC 2016, PIARC 2017) :
La stratégie devrait être décrite dans un document concis que ceux qui ne sont pas impliqués dans la gestion des routes devraient être en mesure de comprendre. Il peut être utile de tester et de réviser ce document avec les hauts responsables de l'organisation ;
La stratégie doit être préparée par le personnel responsable de la gestion de patrimoine. Elle doit être soutenue par les hauts responsables de l'organisation de manière claire et être approuvée par les décideurs de haut niveau. Idéalement, il devrait s'agir d'un bref document autonome, concis et accessible à tous ceux qui s'intéressent à la gestion de patrimoine.
Si l'organisation dispose d'un site web, la stratégie peut y être affichée. La stratégie de gestion de patrimoine est un document de haut niveau qui adopte une vision à long terme et qui ne devra être mis à jour que lorsqu'il y a un changement de politique ou d'approche ou pour refléter les actions d'amélioration entreprises suite à l'auto-évaluation de la maturité.
Les niveaux de maturité d'une organisation démontrant des principes de gestion de patrimoine sont indiqués dans le tableau 1.3.3. Les organisations peuvent évaluer leur maturité par rapport à cette échelle.
Source : Basé sur le financement de l'entretien des routes : Questionnaire d'auto-évaluation pour le fonds d'incitation
AASHTO, Transportation Asset Management Guide—A Focus on Implementation. January 2011. Last accessed May 2017, http://onlinepubs.trb.org/onlinepubs/nchrp/docs/AASHTO_TAMGFI-1.pdf.
AASHTO, The AASHTO TAM Portal, Last accessed May 2017, http://www.tam-portal.com/.
Department for Transport (DfT), Highways Maintenance Capital Funding, Self-assessment questionnaire for incentive fund, United Kingdom, http://www.trb.org/NCHRP750/ForesightReport750Series.aspx, https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/487481/guidance-and-self-assessment-questionnaire.pdf.
Institute of Public Works Engineering Australasia (IPWEA) The International Infrastructure Management Manual (IIMM), 5th edition, January 2015
International Organization for Standardization (ISO), ISO 55000:2014 Asset management -- Overview, principles and terminology.
Transport Research Board (TRB), NCHRP Report 750: Strategic Issues Facing Transportation, Volume 6: The Effects of Socio-Demographics on Future Travel Demand, Last accessed May 2017.
PIARC 2013. Maintenance methods and strategies, D.2 Road Pavements, PIARC Paris France, ISBN : 978-2-84060-323-8, (https://www.piarc.org/ressources/publications/7/19456,2013R08-EN.pdf).
PIARC 2014. The importance of road maintenance, ISBN : 978-2-84060-349-8, (https://www.piarc.org/ressources/publications/1/22262,2014R02EN.pdf).
PIARC 2016. Assessment of budgetary needs and optimisation of maintenance strategies for multiple assets of road network, Technical Committee 4.1 Management of Road Infrastructure Assets, ISBN : 978-2-84060-378-8, (https://www.piarc.org/ressources/publications/8/24533,2016R04EN.pdf).
PIARC 2017. Management of road assets: Balancing of environmental and engineering aspects in management of road networks, Technical Committee 4.1 Management of Road Infrastructure Assets, ISBN : 978-2-84060-455-6, (https://www.piarc.org/ressources/publications/9/27317,2017R05EN.pdf)
United Kingdom Roads Liaison Group (UKRLG) and Highways Maintenance Efficiency Programme (HMEP). 2013. Highway Infrastructure Asset Management Guidance Document. Department for Transport, London. Last accessed December 28, 2016, http://www.ukroadsliaisongroup.org/en/utilities/document-summary.cfm?docid=5C49F48E-1CE0-477F-933ACBFA169AF8CB.
Les études de cas suivantes sont présentées dans ce chapitre :
JASON J. BITTNER & DAVID K. HEIN, Applied Research Associates, Inc., USA & Canada
Afin de garantir que l'état de la chaussée est adéquat pour maintenir la facilité d'utilisation, le confort et la sécurité des voyageurs, les contrats de concession comprennent généralement un ensemble de conditions décrivant le type et la fréquence des contrôles et les niveaux minimums acceptables de performance de la chaussée. La capacité à répondre à ces critères est une partie importante du projet et est décrite dans le plan d'exploitation, d'entretien et de réhabilitation.
La performance des chaussées et leur conformité aux exigences du projet peuvent être mesurées de différentes manières. Les contrats de concession typiques se concentrent sur les éléments qui ont le plus d'impact sur la sécurité et le confort de conduite de la chaussée. Les conditions les plus courantes identifiées dans les accords de concession pour les projets autoroutiers sont les suivantes
L'IRI est devenu l'élément de choix pour refléter le niveau de confort de conduite d'une chaussée. L'IRI reflète l'état de service de la chaussée, le confort de conduite (Patterson), et même la consommation de carburant du véhicule (Taylor). Généralement, une valeur maximale de l'IRI est spécifiée pour une longueur de section donnée (c'est-à-dire un IRI moyen de 2,5 m/km pour chaque 50 m de longueur de voie). Outre une valeur maximale d'IRI, il est également de plus en plus courant que les contrats de concession spécifient également une répartition donnée des valeurs d'IRI afin de garantir que l'ensemble du réseau ne soit pas maintenu au seul niveau minimum d'acceptabilité. Une distribution cumulative typique du profil IRI utilisé dans peut être vue ci-dessous (NBDOT).
Figure 1.3.5.1 Distribution cumulative du profil IRI
Un élément unique de certains des contrats de concession est l'utilisation de distributions d'indicateurs de performance clés comme celles présentées dans la figure ci-dessus. Ces répartitions ajoutent un nouveau niveau de complexité à la prévision et à la budgétisation des activités de réhabilitation.
Les applications logicielles PMS typiques permettent une grande variété d'objectifs lors de l'analyse des prévisions. Toutefois, elles ne sont pas conçues pour répondre aux besoins dynamiques de l'analyse de la distribution. Cela s'est avéré être l'un des aspects les plus difficiles de la réalisation de prévisions à long terme (c'est-à-dire sur 5 ans). Le plan le plus optimal pour un concessionnaire est de planifier les activités de réhabilitation de telle sorte qu'en conjonction avec la détérioration des sections non réhabilitées, il atteigne tout juste la distribution de l'IRI l'année suivante. Les modèles traditionnels de performance des chaussées pour l'IRI seraient développés par le moyen d'un graphique de l'âge par rapport à l'IRI. La figure suivante montre le graphique de l'âge par rapport à l'IRI pour un état d'autoroute typique avec plus de 5 000 sections de gestion de la chaussée de 50 m de long chacune.
Figure 1.3.5.2 Âge vs. IRI
La nature des exigences en matière d'IRI est telle que les sections de chaussée présentant un IRI supérieur à 2,5 mm/m sont programmées pour une réhabilitation chaque année. Les mesures de réhabilitation prises peuvent être très localisées pour remédier à une bosse ou à un tassement et tant que l'IRI pour la section de 50 m est réduit à moins de 2,5 m/km, la section est conforme aux exigences du projet. Il est très difficile de prévoir quand une section individuelle peut dépasser la limite de 2,5 mm/m, car des sections de chaussée "rugueuses" peuvent apparaître très rapidement.
Afin de développer une indication de l'impact du programme d'entretien et de réhabilitation des chaussées sur la répartition de l'IRI par rapport aux exigences du contrat de concession, une analyse du taux de changement de l'IRI a été réalisée. Le taux moyen de changement de l'IRI de 1,6 % au cours des cinq dernières années a été choisi pour représenter la réduction typique de l'uni sur les sections qui n'ont pas été améliorées par des mesures d'entretien ou de réhabilitation. Cette réduction moyenne de l'IRI a ensuite été appliquée à l'ensemble des IRI mesurés pour toutes les sections de 50 m qui n'ont pas été améliorées afin de déterminer l'IRI attendu pour chaque section. Pour les sections qui ont été améliorées, les valeurs de l'IRI ont été "réinitialisées" et attribuées aux seuils comme indiqué dans le tableau suivant. Ces seuils sont nécessaires parce que le résultat de la maintenance pour améliorer l'IRI n'aboutira pas au même IRI pour toutes les sections.
Table 1.3.5.1: Répartition des IRI
Le pourcentage de sections "améliorées" dans chaque ligne représente l'amélioration attendue en raison des mesures de réhabilitation prises pour les sections de chaussée qui ont dépassé une valeur IRI de 2,5 mm/m, c'est-à-dire que 25 % des sections ont été améliorées, passant d'une valeur IRI supérieure à 2,5 mm/m à une valeur de rugosité inférieure à 0,8 mm/m. Le nombre de sections "améliorées" dans chaque casier a ensuite été ajouté à l'ensemble de données de l'IRI "détérioré" sur la base d'une détérioration moyenne de 1,6 % par an pour déterminer la nouvelle courbe de distribution cumulative de l'IRI. La courbe pour 2018 est présentée ci-dessous. (Pas de courbe)
Un exercice similaire a ensuite été réalisé pour les 5 prochaines années de la concession, sur la base des opérations d'entretien et de réhabilitation prévues dans le plan quinquennal actuel et du taux annuel moyen de détérioration attendu.
La modélisation des performances de distribution cumulative décrite ci-dessus permet au concessionnaire de déterminer activement l'impact du plan quinquennal actuel de maintenance et de réhabilitation sur la distribution cumulative de l'IRI et d'optimiser ses investissements annuels.
Paterson, W.D.O. International Roughness Index: Relationship to Other Measures of Roughness and Riding Quality. In Transportation Research Record 1084, National Research Councel, Washington, D.C., 1987.
Taylor, G.W., and J.D. Patton. Effects of Pavement Structure on Vehicle Fuel Consumption – Phase III Report CSTT-HVC-TR-068. National Research Council of Canada, 2006.
New Brunswick Department of Transportation (NBDOT). OMR – Asset Management Requirements Trans Canada Highway Project Attachment 61. Fredericton, New Brunswick, 1998.
UGO DIBENNARDO, ANAS S.p.A, Italy.
ANAS S.p.A., la principale agence routière italienne, gère plus de 32 000 km de routes nationales, dont des centaines de ponts et de tunnels. Dans le but d'optimiser les efforts techniques et économiques et de mettre en place une stratégie de planification rénovée, un système de gestion des chaussées (PMS) a été mis en place "en interne". Il fait partie d'un projet plus large visant à proposer une gestion du patrimoine routier (RAM), qui suggère une allocation appropriée des fonds en fonction des besoins d'entretien requis. Plus précisément, le RAM est en mesure de proposer des stratégies techniques et financières optimales à long terme pour planifier les activités d'entretien de tous les actifs impliqués dans un réseau routier (par exemple, les chaussées, les ponts, les tunnels).
Au cours de la dernière décennie, de nombreux PMS ont été développés dans le monde entier. Toutefois, chaque système doit tenir compte des particularités du réseau routier concerné et traiter des questions spécifiques liées aux conditions locales. En conséquence, l'ANAS a décidé de développer son propre logiciel, un système convivial centré sur une approche basée sur la performance. Intégrant les paramètres de contrôle imposés par le ministère italien des infrastructures et des transports pour surveiller l'état des chaussées, ANAS PMS propose des outils décisionnels simples pour planifier l'entretien des routes, ce qui permet d'identifier et de hiérarchiser efficacement les sites nécessitant des réparations.
L'objectif final du système proposé est de créer un outil simple de soutien au processus décisionnel pour allouer correctement les fonds et optimiser les activités techniques. Le système aidera les techniciens et les gestionnaires des routes à mettre en place un réseau d'infrastructures efficace, qui doit garantir la sécurité et de bonnes conditions de service aux usagers, ainsi que durabilité / bénéfices en termes de ressources financières et d'efforts techniques pour l'agence des routes.
Sur la base des résultats du système proposé, l'ANAS a cherché à identifier les priorités d'entretien et de réhabilitation nécéssaires au fil du temps, en proposant des solutions de réparation rentables et techniquement efficaces capables de respecter les exigences en matière de budget et de performance (c'est-à-dire minimiser les activités d'entretien en termes de fréquence et de coûts et maximiser la performance de la chaussée). La mise en œuvre du système et la stratégie de planification qui en découle garantiront des infrastructures de haute qualité ainsi que des économies pertinentes grâce aux avantages directs et indirects pour les usagers et les gestionnaires de la route.
Chaque année, l'ANAS, par l'intermédiaire de son centre de recherche expérimental, surveille son réseau routier afin de détecter les principaux paramètres de vérification de l'état des chaussées (par exemple CAT, IRI, HS) demandés par le ministère italien des infrastructures et des transports. Cette vaste campagne de surveillance met à disposition une énorme quantité de données qui peuvent être exploitées pour le développement d'un PMS fiable sans nécessiter d'efforts supplémentaires en termes d'équipement et/ou de caractéristiques complexes (c'est-à-dire sans coûts supplémentaires).
En ce sens, la première étape du processus de construction du PMS (toujours en cours) a été le développement d'une méthode d'élaboration qui inclut les paramètres de performance de la chaussée mentionnés ci-dessus et régulièrement mesurés par ANAS pour la détermination de la notation de la chaussée. Plus précisément, une méthodologie simple a été proposée pour élaborer toutes les données historiques enregistrées par les équipements d'investigation du site et les inspections visuelles. L'analyse fournit deux principaux indicateurs de performance, qui décrivent les conditions fonctionnelles et structurelles de la chaussée :
Sur la base de la combinaison des notations IF et IS (figure 1.3.5.3), le niveau d'état actuel du revêtement routier est identifié comme étant résumé par le paramètre IRD (Index of Distress Relevance).
Les expressions et les relations entre les paramètres décrits ci-dessus sont présentées ci-dessous :
Table 1.3.5.2: Catégories CAt et IRI
Figure 1.3.5.3 Notation de l'état de la chaussée
Deux tronçons de 5 km de routes à double chaussée ayant la même catégorie de trafic et de structure (c'est-à-dire la catégorie de route B - soumise à un trafic intense - figure 1.3.5.3) ont été analysés en termes d'IRD. Les sections ont été sélectionnées en tenant compte des besoins d'entretien préalablement identifiés sur la base de l'expérience empirique des techniciens des agences routières. Une section a été sélectionnée parmi celles identifiées en "mauvais état" (c'est-à-dire nécessitant des réparations - figure 1.3.5.4). L'autre, récemment reconstruite, a été choisie parmi celles en "bon état" qui ne nécessitent pas une réhabilitation prioritaire (figure 1.3.5.5). Pour chaque section, les données CAT et IRI ont été analysées comme décrit précédemment et des rapports d'inspection visuelle ont été élaborés pour déterminer les IF, IS et IRD comme résumé ci-dessous. Pour la première section, les données enregistrées sur deux périodes différentes ont été examinées dans le but de vérifier la capacité du système à identifier l'évolution de la dégradation dans le temps.
Figure 1.3.5.4 Structure de la chaussée
Figure 1.3.5.5 a) RA 11 (2017); b) RA 08 (2015); c) RA 11 (2017)
Table 1.3.5.3: Elaboration des données IRI et CAT
Table 1.3.5.4: Evaluation de l'état des chaussées
Les résultats présentés dans les tableaux 1.3.5.3 et 1.3.5.4 valident la fiabilité de la méthode d'élaboration basée sur les performances proposée par l'ANAS pour identifier l'état de la chaussée. L'IRD classe correctement les routes en fonction du niveau de dégradation : un meilleur taux d'IRD caractérise la section de route récemment restaurée (RA 11). Dans le même temps, la section de route nécessitant un entretien (RA 08) présente des valeurs ICAT et IIRI qui se dégradent avec le temps avec une réduction globale du taux d'IRD, comme prévu en raison de la détérioration plus importante enregistrée lors de la dernière inspection de la route. Sur la base de ces constatations, afin de rétablir des conditions de chaussée acceptables, l'ANAS a prévu des entretiens spécifiques sur la route RA 08 (menés en 2017 et 2018).
Ainsi, avec peu d'efforts en termes d'acquisition de données et de calculs mathématiques, le paramètre IRD est capable de fournir facilement une image complète de l'état actuel de la chaussée de l'ensemble du réseau routier et démontre la sensibilité à s'ajuster en fonction de l'évolution de la dégradation.
La prochaine étape du développement du PMS d’ANAS est la mise en place de modèles d'évolution provisoires basés sur les conditions climatiques et de trafic ainsi que sur les effets du vieillissement dans le temps. En appliquant des lois d'évolution au paramètre IRD, l'IDF (Index of Future Deterioration) sera identifié, permettant ainsi de saisir à l'avance les besoins et les priorités d'entretien du réseau routier et leur évolution.
En ce sens, pour la construction de lois d'évolution fiables, la vaste base de données historiques enregistrée au fil du temps par le centre de recherche ANAS constitue une ressource irremplaçable. La combinaison des informations de l'IDF avec les données de l'inspection visuelle, qui fournissent des indications utiles sur les causes de détérioration, aide les techniciens à identifier les solutions techniques les plus réalisables et les plus efficaces. À cet égard, en fonction du type et de l'extension de la dégradation ainsi que des valeurs de l'IFD, un catalogue d'opérations de maintenance standardisées viendra appuyer les décisions techniques. Enfin, en fonction des besoins techniques et des disponibilités budgétaires, l'ANAS peut planifier une stratégie d'action à long terme prudente, qui permet de réaliser des économies importantes et d'assurer l'efficacité technique.
Le PMS d’ANAS démontre une capacité optimale à identifier les lacunes et les besoins de maintenance prioritaires, permettant une meilleure allocation des ressources ainsi qu'une efficacité technique. Avec des efforts très limités en termes de recherche et de calcul de données, le système proposé peut facilement fournir une image fiable de l'état actuel de la chaussée du réseau routier, démontrant la sensibilité à s'ajuster en fonction de l'évolution de l'endommagement.
ANAS PMS demonstrates optimum capability in identifying gaps and priority maintenance needs, allowing for better allocation of resources as well as technical efficiency. With very limited efforts in terms of data finding and calculation, the proposed system can easily provide a reliable picture of the current pavement condition of the road network, demonstrating the sensibility to adjust according to distress evolution.
Séminaire mondial ASPHALTICA. 2018 : "Système de gestion des chaussées - Le projet de l'ANAS", présenté par Ugo Dibennardo et Tullio Caraffa. Rome, Italie. 26 octobre 2018.
La stratégie de gestion du patrimoine, présentée au chapitre 1.3, lie les buts et objectifs de l'organisation aux mesures nécessaires pour gérer son patrimoine d’infrastructures routières. Des mesures de performance et des niveaux de service (valeurs cibles négociées avec les parties prenantes) doivent être établis pour rendre la stratégie opérationnelle.
Par conséquent, l'organisation doit établir, mettre en œuvre et maintenir des processus et/ou des procédures pour surveiller et mesurer la performance et/ou l'état de patrimoine.
Ce chapitre présente le(s) processus et/ou la(les) procédure(s) pour :
Le(s) processus et/ou la (les) procédure(s) de contrôle de l'efficacité et de l'efficience globales du système de gestion de patrimoine sont traités au chapitre 2.2.
La gestion des performances fait référence à un processus systématique d'évaluation de la capacité de patrimoine routiers à fournir le niveau de service requis. Ce processus doit être appliqué à un réseau routier global plutôt qu'à des sections individuelles.
Les buts et objectifs, essentiels pour la gestion du patrimoine d’infrastructures routières, sont définis en termes de niveaux de service. Afin d'évaluer ces niveaux de service, il faut utiliser des valeurs cibles d'indicateurs de performance, également appelés mesures de performance.
Par conséquent, les organisations routières établissent, mettent en œuvre et maintiennent des processus et/ou des procédures pour mesurer la performance de patrimoine dont elles sont responsables, et pour suivre les progrès vers un résultat ou un objectif (voir figure 1.4.1, PIARC 2012. PAS55 et ISO 55000).
Figure 1.4.1 Processus de gestion des performances
La gestion des performances concourt à la réalisation des objectifs suivants :
• Fournir une approche systématique pour mesurer les progrès dans la mise en œuvre de la gestion de patrimoine ;
• Permettre l'audit et le suivi de la mise en œuvre de la stratégie de gestion de patrimoine ;
• Démontrer comment le financement est utilisé efficacement pour répondre aux besoins des parties prenantes ;
• Assurer le lien entre la vision de l'entreprise, la stratégie de gestion de patrimoine et les opérations de maintenance ;
• Faciliter une communication efficace avec les parties prenantes en démontrant les performances par rapport à leurs exigences ;
• Démontrer toute insuffisance de financement.
Les niveaux de maturité des autorités/agences en ce qui concerne la gestion des performances peuvent être définis comme indiqué dans le tableau 1.4.3.
TABLEAU 1.4.3. DÉFINITION DES NIVEAUX DE MATURITÉ AU REGARDS DES MESURES DE PERFORMANCE.
La mise en place d'un cadre pour la gestion des performances implique d'exprimer les buts et objectifs à long terme de l'organisation routière en termes de niveaux de service souhaités, et de les relier à des mesures et objectifs de performance qui permettent à l'organisation de suivre les progrès accomplis dans l'obtention des résultats escomptés (PIARC 2004). Par conséquent, les principales composantes d'un cadre de gestion des performances sont : les niveaux de service, les mesures de performance et les objectifs de performance (voir figure 1.4.4).
Figure 1.4.4 Cadre de gestion des performances (HMEP 2013)
Comme le montre la figure 1.4.4, un certain nombre de mesures peuvent être choisies pour décrire la performance globale associée à chaque niveau de service.
Lors de l'élaboration d'un cadre performanciel, il est important de comprendre qui est affecté par les performances de patrimoine routiers ; au sein de ce vaste groupe de personnes, trois grandes catégories peuvent être identifiées :
Les activités de collecte et de traitement des données, traitées au point 2.1. doivent être guidées par une vision stratégique cohérente qui précise les buts et les objectifs à atteindre et les mesures qui permettront de quantifier les objectifs, tels que définis par le cadre de gestion des performances.
La méthodologie utilisée pour collecter les données, calculer les mesures de performance, établir les objectifs, et définir les niveaux de service associés doit être entièrement documentée pour référence future. En outre, les autorités/agences peuvent développer une approche pour communiquer les niveaux de service et les mesures aux parties prenantes externes et internes.
La stratégie de gestion de patrimoine énonce ce que l'autorité a l'intention de faire pour gérer son patrimoine d’infrastructures routières ; lors de l'élaboration de la stratégie, les autorités/agences doivent établir la mission et les objectifs (objectifs de gestion de patrimoine). Les objectifs de gestion déterminent généralement la qualité du service à offrir aux parties prenantes, reflétant les aspirations et la disponibilité de l'autorité et les attentes des parties prenantes. Tout service fourni par le patrimoine, affectant les parties prenantes dans leur rôle d'utilisateurs, de contribuables, de partenaires, de représentants élus, de résidents de la communauté, etc. peut être inclus.
La qualité des services susceptibles d'être assurés à l'avenir sur le réseau autoroutier devrait être intégrée dans la définition des niveaux de service. Par conséquent, les niveaux de service sont des énoncés généraux qui décrivent les performances requises pour les éléments de patrimoine de l'infrastructure routière, qui sont l'équilibre entre les attentes des parties prenantes, la vision de l'entreprise et le financement disponible (voir figure 1.4.4.1.1).
Figure 1.4.4.1.1 Exemple d'une structure de direction transitoire (basée sur le groupe de travail d'experts en gestion de patrimoine de transport de la FHWA 2013)
A partir niveau de maturité intermédiaire de la gestion de patrimoine, les niveaux de service peuvent être divisés en deux catégories distinctes : clients/parties prenantes et technique.
Les niveaux de service aux clients sont liés à la manière dont les clients et les parties prenantes reçoivent le service en termes de mesures ou de critères tangibles et intangibles. Ils sont exprimés en des termes que les clients et les parties prenantes peuvent comprendre. Les critères tangibles comprennent l'apparence des installations, la fréquence des interruptions de service, la disponibilité du service, la fréquence des accidents, etc. Les exemples d'éléments intangibles comprennent la rapidité du service, l'attitude du personnel et la facilité à interagir avec l'agence.
Définition du niveau de service au client
Les niveaux de service sont des énoncés généraux qui décrivent la performance de patrimoine d’infrastructures routières en des termes que les parties prenantes peuvent comprendre. Ils doivent être liés aux résultats et couvrir les principaux aspects de la performance de patrimoine tels que la sécurité, la facilité d'entretien et la durabilité. Ils doivent prendre en compte la performance de l'ensemble du réseau plutôt que celle de sections individuelles.
Les niveaux de service techniques soutiennent à la fois les objectifs stratégiques du client et de l'agence ; ils sont généralement exprimés en termes techniques utilisés par le personnel de l'agence ou les contractants. Aux premiers stades de la gestion de patrimoine (niveau de maturité de base), certaines agences utilisent leurs mesures de performance comme des déclarations de niveau de service.
Définition du niveau de service technique
Les niveaux de service sont des énoncés ou des valeurs d'un indicateur de performance clé qui décrivent la performance de patrimoine de l'infrastructure routière en termes techniques et qui peuvent être inclus dans les contrats de prestation de services d'entretien ou les accords de service interne. Ils doivent être liés aux résultats et couvrir les aspects clés de la performance de patrimoine tels que la sécurité, la facilité d'entretien et la durabilité. Ils doivent prendre en compte la performance de l'ensemble du réseau plutôt que celle de sections individuelles.
Chaque organisation routière doit déterminer le nombre et la nature de ses propres niveaux de service, mais dans tous les cas, les niveaux de service doivent être élaborés sur la base de thèmes qui démontrent la relation entre les objectifs d'entreprise de niveau supérieur et toute exigence des parties prenantes pour la fourniture du service, les aspects/thèmes les plus courants étant (voir par exemple la loi P.L. 112-141 aux États-Unis (AASHTO, 2013)) : la sécurité, la facilité de service (réduction des embouteillages, fiabilité du système, etc.), la durabilité (environnementale, esthétique), l'accessibilité (par exemple, réduction des délais de livraison des projets), la performance financière, etc.
Les niveaux de service peuvent être développés par des ateliers, des groupes de discussion, des enquêtes d'opinion publique, un travail en collaboration et des études de marché.
Il convient de noter que les niveaux de service doivent être élaborés selon une hiérarchie qui reflète le niveau de détail croissant des activités de planification (voir figure 1.4.4.1.2).
• Stratégique - Pour fournir un aperçu de la performance globale, généralement à l'usage des parties prenantes ;
• Tactique - Pour informer la prise de décision, notamment en termes d'investissement ;
• Opérationnel – Pour fournir des informations sur les aspects opérationnels du service, tels que la rapidité des réparations ou la performance des prestataires de services qui entreprennent des activités de maintenance.
Figure 1.4.4.1.2 Hiérarchie des niveaux de service (AASHTO, 2013)
Chaque niveau de service doit être soutenu par un ensemble de mesures de performance (voir figure 2), qui permettra de mesurer à la fois les aspects individuels de la performance et le niveau global de service.
Deux types de mesures présentent un intérêt :
Il est pertinent de faire la distinction entre l'état et la performance d'un actif :
Habituellement, pour chaque niveau de service, un certain nombre de mesures de performance sont choisies, et le processus pour les évaluer implique généralement l'agrégation de données brutes (objectives et subjectives, quantitatives et qualitatives), comme le montre le tableau 1.4.4.2.1.
Définition de la mesure de la performance : Diverses mesures de la performance sont généralement requises pour représenter un seul niveau de service, mais elles peuvent être regroupées dans un indicateur de performance clé (KPI) pour décrire le niveau de service. Il peut être approprié d'utiliser différents facteurs de pondération pour chacune des mesures de performance qui contribuent à un niveau de service ou à un KPI (par exemple, l'état des voies piétonnes peut avoir une pondération plus importante que l'état des lignes blanches).
Les mesures de performance sont utilisées pour contrôler si les autorités/agences respectent les niveaux de service et pour rendre compte de la performance réelle. Il s'agit généralement de chiffres ou de notes qui ont une signification pour le personnel concerné, et qui sont calculés en transformant les données brutes. Elles peuvent être techniques ou non techniques.
En règle générale, les mesures de performance peuvent inclure des considérations techniques et non techniques (par exemple, sur la base des résultats d'enquêtes d'opinion publique). Il existe quatre types de mesures des performances :
Les étapes pour identifier les mesures de performance comprennent généralement :
Le point de départ logique pour l'élaboration de mesures de performance est d'identifier quel aspect de la performance est mesuré.
Des indicateurs appropriés pour mesurer les performancesdoivent être :
L'une des considérations fondamentales dans l'élaboration des mesures de performance est de maximiser l'utilisation des données existantes et de minimiser la nécessité de collecter des données supplémentaires.
L'approche SMART peut être utilisée pour sélectionner les mesures de performance réelles. Cette approche évalue les attributs suivants pour les mesures candidates :
Une fois que les mesures de performance sont sélectionnées, il est conseillé que
Les sources typiques de données et autres informations utilisées pour définir les mesures de performance peuvent inclure : les enquêtes publiques d'opinion (lettres, e-mails, appels et blogs), les rapports d'activité, les rapports opérationnels, les données existantes d'inventaires, les données de performance (y compris l'état) et les rapports financiers.
En ce qui concerne les KPI, le groupe de travail 2 (Indicateurs de gestion) d'un ancien comité technique de PIARC sur la gestion de patrimoine (cycle 2008-2011), s'est efforcé d'identifier les indicateurs de gestion existants ainsi que le manque d'indicateurs lorsque cela s'avérait nécessaire (PIARC 2012). Le tableau 1.4.4.2.2 présente quelques exemples du travail effectué par ce comité.
Les progrès dans la réalisation des buts et objectifs de la gestion de patrimoine, tels que décrits par les niveaux de service, sont quantifiés par les valeurs cibles des mesures de performance sélectionnées. Par conséquent, chaque mesure de performance doit être associée à un objectif de performance sur une période de temps, généralement jusqu'à cinq ans.
Les cibles doivent être facilement reconnaissables et comprises par les décideurs de haut niveau et/ou le gestionnaire de patrimoine, selon qu'elles sont stratégiques, tactiques ou opérationnelles.
Le processus de définition des objectifs de performance doit être itératif, en déterminant la meilleure combinaison d'objectifs par rapport à ce qui est abordable. Dans ce processus, il convient de prendre en considération :
• les performances passées et actuelles et ce qui est réalisable ;
• le coût à court, moyen et long terme.
Définition des objectifs
Les objectifs de performance définissent quantitativement la performance qui doit être obtenue afin d'atteindre les niveaux de service requis. Ils doivent être fixés par le personnel responsable de la gestion de patrimoine, être convenus avec les décideurs de haut niveau et être réalisables et abordables.
Le processus de fixation des objectifs de performance peut comprendre des étapes telles que les suivantes (NCHRP, 2006) :
Le tableau 1.4.4.3.1 présente des exemples d'objectifs de performance tels que définis par divers DOT des États américains. Le tableau 1.4.4.3.2 montre des exemples d'objectifs utilisés en Roumanie. Les deux séries d'exemples se réfèrent à la préservation des chaussées.
NOTES :
NP1 - très bonne performance ;
NP2 - bonne performance ;
NP3 - performance moyenne
NP4 - NP5 - mauvaise performance
Trafic exprimé en millions d'essieux standards (msa)
Une fois que les objectifs de performance ont été définis, ils peuvent être utilisés pour comparer les performances actuelles aux performances souhaitées (niveaux de service). Tout écart entre les deux informe sur les programmes de travaux nécessaires pour répondre à la stratégie de gestion de patrimoine.
Une première évaluation des écarts de performance peut être entreprise en identifiant simplement les mesures de performance pour lesquelles la mesure cible n'a pas été atteinte. Il convient toutefois de noter qu'un écart de performance peut exister pour un certain nombre de raisons, comme suit (voir figure 5) :
Écart 1 : Attentes des clients - Perception de la direction : Les attentes du client à l'égard du service fourni ne correspondent pas à la perception qu'a la direction du prestataire de services de ce qui doit être fourni,
Écart 2 : Perception de la direction - Performance réelle : La perception de la qualité du service par la direction ne correspond pas à la qualité réelle du service fourni
Écart 3 : Performance réelle - Performance spécifiée : Le service n'est pas fourni avec la qualité spécifiée dans les normes et/ou contrats pertinents,
Écart 4 : Performance réelle - Communication aux clients : La communication avec les clients a été inadéquate, ce qui a entraîné une perception biaisée du service fourni,
Figure 1.4.5 Modèle d'écart de performance (CSS/TAG, 2004)
Dans la planification et la programmation des travaux, les mesures de performance sont utilisées pour structurer la comparaison des différentes options au niveau du réseau et du projet.
L'utilisation de mesures de performance rend rarement les décisions plus faciles ou automatiques, mais elle peut éclairer le processus de prise de décision et permettre de communiquer plus efficacement les conséquences des choix d'investissement.
Enfin, il faudra veiller à vérifier qu'après la mise en œuvre des programmes, les niveaux de service souhaités sont atteints, en tirant les leçons de tout manque de performance et en les incluant dans toute révision des mesures de performance, des objectifs et des programmes d'action/travaux. Cela fait partie de l'approche du suivi des performances décrite dans la section 2.2.
AASHTO, 2013. Transportation Asset Management Assessment , Department of Transportation - Federal highway Administration, AASHTO Transportation Asset Management Guide: A focus on implementation — Executive Summary , Federal Highway Administration (FHWA) and AASHTO, June 2013 (http://www.fhwa.dot.gov/asset/pubs/hif13047.pdf).
Federal Highway Administration (FHWA) Transportation Asset Management Expert Task Group. 2013. AASHTO Asset Management Guide—A Focus on Implementation. Executive Summary. American Association of State Highway and Transportation Officials. Washington, DC. Last accessed July 29, 2015 (http://www.fhwa.dot.gov/asset/pubs/hif13047.pdf}.CSS/TAG, 2004. Preparation of a Model Framework for Asset Management (Plans) for a Highway Network in the UK: Stage One Report: Review of International and Cross- Sector Experience, May 2004.
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United Kingdom Roads Liaison Group (UKRLG) and Highways Maintenance Efficiency Programme (HMEP). 2013. Highway Infrastructure Asset Management Guidance Document. Department for Transport, London. Last accessed July 24, 2015 (http://www.ukroadsliaisongroup.org/en/utilities/document-summary.cfm?docid=5C49F48E-1CE0-477F-933ACBFA169AF8CB).
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NCHRP 551, 2006. Performance Measures and Targets for Transportation Asset Management, National Cooperative Highway Research Program - Report 551, Transportation Research Board, Washington, D.C. 2006 (http://onlinepubs.trb.org/onlinepubs/nchrp/nchrp_rpt_551.pdf).
PAS 55, 2008. PAS 55: Asset Management – Parts 1 and 2. British Standards Institution's (BSI).
PIARC 2004. The framework for performance indicators, Comité technique 6 Gestion des Routes / Technical Committee 6 Road Management The Framework for Performance Indicators, PIARC Paris France 2004, ISBN 2-84060-165-6 (https://www.piarc.org/en/order-library/13485-en-The%20Framework%20for%20Performance%20Indicators.htm).
PIARC 2012. High level management indicators, Comité technique AIPCR D.1 - Gestion du patrimoine routier/PIARC Technical Committee D.1 - Management of road infrastructure assets, PIARC Paris France 2012, ISBN 978-2-84060-288-1 (http://www.piarc.org/en/order-library/17058-en-High%20level%20management%20indicators.htm?catalog&catalog-topic=33).
Les études de cas suivantes sont présentées dans ce chapitre :
HUGUES ODEON, CEREMA, France
En France, la méthode IQRN est utilisée pour gérer le réseau routier national depuis environ 25 ans. Mais cette méthode n'est pas adaptée aux réseaux routiers locaux, et il n'existe pas d'autre méthode simplifiée. L'objectif principal du projet GEPUR était de fournir une méthodologie unique et partagée pour la gestion des réseaux routiers locaux de l'Est de la France (dix départements). Cette méthodologie a été rédigée par des agents chargés de la gestion quotidienne du réseau routier interurbain et urbain ; le groupe était dirigé par un représentant du Cerema. Le guide final est composé de deux parties, la première pour les réseaux interurbains, et la seconde pour les voiries urbaines. Le cadre de ces deux parties du guide est similaire, mais les routes urbaines ont des spécificités qui influencent leur comportement et leur cycle de vie, ce qui rend nécessaire leur prise en compte.
Le but du projet GEPUR était d'une part de fournir un guide disponible pour les gestionnaires de réseaux routiers et leurs pouvoirs adjudicateurs, et d'autre part de créer un groupe de gestionnaires de réseaux routiers qui pourront partager leur savoir-faire.
Le projet GEPUR a permis aux gestionnaires de réseaux routiers de construire ensemble leur propre méthodologie, en tirant profit de l'expérience de chacun d'entre eux.
Le guide GEPUR propose une méthodologie ouverte. Son application à un réseau spécifique peut être différente selon la politique des pouvoirs adjudicateurs, la longueur du réseau et les capacités financières du département ou de la ville.
En ce qui concerne le plan de gestion de patrimoine, le gestionnaire du réseau routier peut opter pour différentes stratégies. Habituellement, le réseau est divisé en trois ou quatre classes, et la stratégie choisie varie selon les classes.
Tout d'abord, il doit choisir entre différentes priorités :
• Ne réparer que les chaussées les plus dégradées ;
• Adopter une maintenance courante pour ralentir la progression de la dégradation sur une grande partie du réseau ;
• Réparer par logique d'itinéraire, pour éviter la dispersion des travaux ;
• Maintenir les chaussées à un niveau de service élevé pour le réseau primaire, et à un niveau moindre pour le réseau secondaire ;
• La longueur des routes entretenues chaque année doit être en lien avec la longueur totale du réseau et à la durabilité des techniques utilisées.
Ensuite, il doit définir les différentes techniques de maintenance. Chacune d'entre elles présente des avantages et des limites dont il faut tenir compte. Par exemple, si l'entretien courant ne peut maintenir le niveau de qualité de la route que pendant quelques années, un enduit superficiel peut en plus restaurer les caractéristiques de surface de la chaussée (imperméabilité, adhérence) et un béton bitumineux peut en outre contribuer à renforcer la structure.
Il est alors possible de définir les techniques qui seront utilisées sur chaque classe du réseau, ce que la fréquence de maintenance est pour chacun d'eux, et quel pourcentage moyen de la surface sera traité avec chaque technique. Par exemple (tableau 1.4.7.1). sur le réseau de classe 1, il pourrait être possible d'adopter 15 % de béton asphaltique très mince, 15 % de béton asphaltique mince, 20 % de béton asphaltique et 50 % d'enduit superficiel. Sur la classe 3, ces pourcentages peuvent être respectivement de 0 %, 25 %, 0 % et 60 %, avec 15 % de béton bitumineux spécifique pour chaussée souple. La durabilité de chaque technique dépend également du trafic de la route, et donc de la classe (tableau 1.4.7.2).
Table 1.4.7.1: Pourcentage moyen de chaque technique par classe (%)
Table 1.4.7.2: Durabilité moyenne des différentes techniques de maintenance (années)
Enfin, le gestionnaire du réseau routier définit un plan de gestion de patrimoine pour chaque classe du réseau (figure 1.4.7.1), décrivant le type d'entretien à appliquer et sa durabilité moyenne sur une longue période de cycle de vie (30 ans par exemple). Il est alors possible d'évaluer le coût global de ce plan de gestion du patrimoine sur 30 ans, et de l'adapter aux capacités financières du gestionnaire.
Figure 1.4.7.1 Plan de gestion de patrimoine en fonction du type de structure (souple, bitumineuse, rigide) et du traffic
Le guide GEPUR fournit un outil aux gestionnaires de réseaux routiers et à leurs autorités contractantes, qui leur permet de définir leur propre plan de gestion du patrimoine, en fonction de leur politique de qualité et de leurs capacités financières. Ce guide est en deux parties, la première pour le réseau routier interurbain, et la seconde pour le réseau routier urbain.
Group. 2016. GEPUR Part 1 : inter-urban network. IDRRIM. Paris (Fr), June 2016. https://www.idrrim.com/publications/4484.htm
Group. 2018. GEPUR Part 2 : urban network. IDRRIM. Paris (Fr), to be published.
Odéon H., Jung V., Schang J.P. (2015) : GEPUR, une méthode de gestion d’un réseau routier par et pour les collectivités locales, AIPCR 2015, Séoul (Corée du Sud), nov.
Odéon H., Schang J.-P., Jung V. (2017) : GEPUR : a method for managing a road network by and for local authorities, JTTE, USA, Marc-Apr, pp. 104-115.
TIM MASSART, BRRC, Belgium
La marche et le vélo sont des modes de transport écologiques qui devraient faire l'objet d'une plus grande attention à l'avenir. La qualité des voies piétonnes n'est pas toujours très bonne. La planification et la budgétisation de l'entretien sont le plus souvent basées sur des réparations ponctuelles.
Le problème est l'absence d'une méthode d'évaluation complète. Nous avons mis au point une méthode d'évaluation pour les voies piétonnes.
Notre approche est basée sur une analyse du réseau avec un fauteuil roulant, qui est le type d'utilisateur le plus "sensible" de la voie piétonne. Ce fauteuil roulant est équipé de capteurs et d'un dispositif de mesure de l'adhérence. Trois paramètres (confort / inégalité longitudinale dans le sens de la marche, pente dans le sens de la marche et dénivelé) peuvent être mesurés en une seule fois, et une mesure de l'adhérence est effectuée dans chaque section du réseau.
Nous aimerions présenter cet équipement de mesure dont les résultats ont été maintenus jusqu'à présent. En outre, nous souhaitons promouvoir cette approche et montrer la bonne relation entre l'appareil de mesure objectif et l'évaluation subjective de l’échantillon de sites testés.
Inventaire et inspection efficaces des voies piétonnes.
L'objectif de cet outil est de mesurer en 1 passage le confort, la pente transversale et longitudinale d'un chemin de promenade de manière objective.
En mesurant les 3 caractéristiques mentionnées ci-dessus, de manière objective, nous éliminons les plaintes subjectives des citoyens.
Au niveau national et international, il n'existe actuellement aucun outil objectif permettant de déterminer cette qualité des trottoirs de manière continue, rapide et rentable. Le concept est trop souvent abordé de manière subjective, sur la base du sentiment que nous avons en tant que participant à la circulation dans un espace public. C'est pourquoi le Centre de recherche routière belge a décidé en 2015 de développer un instrument de mesure pour évaluer les chaussées selon trois critères fondamentaux pour les piétons : la planéité (confort), la résistance au dérapage (résistance au glissement) et la pente (transversale et longitudinale).
Les paramètres techniques pertinents à recueillir pour l'évaluation des trottoirs sont les suivants :
Largeur de l'allée
Les différents utilisateurs ont besoin de largeurs de passage différentes. Dans ce concept, nous utilisons un fauteuil roulant. Nous partons du principe que les personnes à mobilité réduite sont les utilisateurs les plus "sensibles" d'une voie piétonne. Si les personnes en fauteuil roulant, en voiturette ou dans un autre véhicule peuvent se déplacer de manière acceptable, le critère est rempli.
Irrégularités longitudinales / confort
La sensation de confort sur une voie piétonne varie grandement selon le type d'utilisateur. Dans le concept proposé dans cet article, nous mesurerons le confort avec un fauteuil roulant équipé d'un accéléromètre. Cette évaluation est objective et rigoureuse, car c'est l'utilisateur d'un fauteuil roulant qui souffre le plus du manque de confort sur une voie piétonne.
Pente transversale / inclinaison
La pente transversale devrait normalement être inférieure à 2 %. Ce paramètre sera mesuré en permanence dans le concept proposé ci-dessous.
Concept de base (V0)
Après avoir analysé les outils disponibles et la manière dont les inspections sont effectuées dans d'autres pays, nous avons constaté qu'aucun appareil existant ne peut mesurer toutes les caractéristiques pertinentes à un prix abordable. C'est pourquoi nous proposons le concept décrit ci-dessous. (Cette méthode de mesure doit encore être affinée et l'équipement de mesure doit encore être développé).
L'élément de base de la méthode est un fauteuil roulant. Nous proposons de le transformer en véhicule de mesure. Le châssis du fauteuil roulant ainsi que les roues et la charge (poids dans le fauteuil roulant) seront déterminés expérimentalement, dans un premier temps. Il semble intéressant de choisir le châssis et les roues de manière à minimiser la suspension et l'amortissement, en vue d'obtenir un appareil de mesure très sensible.
Figure 1.4.7.2 Concept de base (Source: BRRC)
Un smartphone est fixé sur le châssis et les paramètres suivants peuvent être mesurés :
En 2016, un premier prototype (VO) a été développé par le CRR, Celui-ci était matérialisé par un fauteuil roulant sur lequel étaient fixés des smartphones contenant un GPS et un accéléromètre (équipements intégrés par défaut dans tous les smartphones), Cet équipement a fourni des chiffres concernant le confort du revêtement (note sur 10), Ce confort est évalué via l'accéléromètre qui va mesurer les accélérations verticales générées par la surface du revêtement sur le fauteuil roulant et donc in fine sur l'utilisateur, Afin de mesurer également l'adhérence du revêtement, un outil complémentaire à la disposition du CRR a été utilisé : le Portable Friction Tester (PFT) – (plus d'informations disponibles sur www.brrc.be/fr/article/fl30l_06 et www.vti.se/en/PLiblications/PLiblication/road-marking-fnction_669533).
Fin 2016, des enquêtes ont été menées avec ce prototype et l'outil PFT sur onze sites "test" situés dans le centre de Bruxelles, chacun avec un revêtement différent : deux en asphalte, deux en béton et sept en pierre naturelle.
En avril 2017 et en collaboration avec Bruxelles Mobilité, l'adhérence et la planéité de ces onze sites ont ensuite été évaluées par différents utilisateurs lors d'une matinée organisée par le CRR, L'objectif de cette démarche était de vérifier si les résultats obtenus par les appareils de mesure reflétaient le ressenti des piétons. Au total, vingt-huit participants ont pris part à cet exercice de terrain : dix-huit piétons valides et dix personnes à mobilité réduite (personnes en fauteuil roulant, personnes marchant difficilement, personnes ayant une déficience visuelle). Une fiche de test a été remplie par chaque participant et pour chaque site,
Figure 1.4.7.3 Evaluation des cheminements par des usagers (Source: BRRC)
A la fin de l'analyse et comme l'illustre le graphique de la figure I.4.7.4. un classement des sites selon le confort du revêtement perçu par les utilisateurs a été effectué, Le classement obtenu à partir des données subjectives recueillies par les vingt-huit utilisateurs (bleu clair sur le graphique), comparé à celui obtenu avec les données chiffrées recueillies par le prototype (bleu foncé), montre qu'une corrélation existe sur cette notion de confort.
Figure 1.4.7.4 Classement du confort (Source: BRRC)
Fort de ce constat encourageant, le CRR a décidé au cours de l'été 2017 de développer un deuxième prototype (VI) ayant plusieurs objectifs:
Présenté en avant-première sur le stand du CRR au Congrès belge de la route à Bruxelles début octobre 2017, cet équipement permet de mesurer en continu et de manière "géolocalisée" le confort et les pentes longitudinales et transversales des trottoirs et autres espaces piétonniers, La mesure de l'adhérence ne peut actuellement pas être effectuée par cet équipement et nécessite toujours l'utilisation d'équipements supplémentaires (outil PFT pour la mesure continue (tests en cours), pendule SRT (Skid Resistance Tester pour la mesure de points). Ce deuxième prototype et les capteurs qui le composent sont présentés sur la figure 1.4.7.5.
Figure 1.4.7.5 Second prototype (Source: BRRC)
En été 2018, nous avons étudié un centre ville complet en Belgique avec l'équipement de mesure. Dans la carte ci-dessous, vous trouverez les résultats sur le confort des voies piétonnes pour l'ensemble du centre-ville.
Figure 1.4.7.6 Evaluation du confort pour l'ensemble d'un réseau (Source: BRRC)
Cet équipement fonctionnel est désormais intégré dans la famille des équipements de contrôle routier disponibles au CRR. Il peut être utilisé pour répondre à une assistance technique externe spécifiquement orientée vers la qualité d'utilisation des revêtements pour piétons.
L'administrateur de la route pourra classer les différents revêtements pour piétons en fonction du confort (équipement de passage des roues) et des mesures d'adhérence (PFT). La figure suivante montre une grille de décision qui peut être utilisée pour déclencher une intervention. Dans la zone verte (VG Very Good), nous avons un revêtement pour piétons avec de très bons scores en matière de confort et d'adhérence. Dans les zones rouges, nous avons au moins un problème (adhérence ou confort). Sur cette base, nous pouvons choisir une mesure justifiée.
Figure 1.4.7.7 Grille d'évaluation des revêtements des voies piétonnes (Source: BRRC)
Le concept présenté ci-dessus a été testé dans la pratique. Nous allons explorer différentes stratégies pour mettre cet équipement sur le marché.
La marche et le vélo sont des modes de transport écologiques qui feront l'objet d'une plus grande attention à l'avenir. La qualité des voies piétonnes n'est pas toujours très bonne. Dans la plupart des villes, les gestionnaires des routes ont des difficultés à estimer le niveau de qualité de leur réseau de voies piétonnes. La planification et la budgétisation de l'entretien se fondent le plus souvent sur des réparations ponctuelles. Grâce à cette méthode d'évaluation complète, les administrateurs pourront gérer cet actif de manière plus efficace et avec une approche bien déterminée.
Après cette inspection, l'administrateur aura une bonne vue d'ensemble de la qualité de son réseau de passerelles. Il trouvera facilement les sites qui ont besoin d'un entretien. D'autre part, il acquerra de l'expérience pour différents types de chaussées pour voies piétonnes. Grâce à cette expérience, l'administrateur sera en mesure de décider quel type de revêtement convient à quelle voie piétonne.
Tim Massart, 2018. The Belgian Road Research Center strives to develop a Tool that measures the usability of pedestrian surfacing/ Routes/Roads n°377 – 2nd quarter 2018. Location.